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La lutte contre la malaria fait un bond grâce à des pièges à moustiques

La malaria est transmise par une femelle moustique du genre Anopheles.
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Pièges à moustiques contre malaria / CQFD / 9 min. / le 11 août 2016
Des scientifiques ont réussi à faire diminuer le nombre de personnes atteintes de malaria grâce à un nouveau piège à moustiques solaire qui utilise l'odeur corporelle humaine comme appât.

Ces pièges particuliers, à l'odeur synthétique, ont permis d'attraper 70% de la population locale de moustiques porteurs de malaria de l'île kényane de Rusinga, où ils ont été testés. Ils ont ainsi fait chuter les cas de maladie de 30% dans les ménages qui les ont employés, d'après les résultats d'une recherche publiée mercredi dans The Lancet. Une étude menée durant trois ans et à laquelle l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) a participé.

A quoi cette étrange trappe ressemble-t-elle? "Il faut s'imaginer une raquette de tennis en trois dimensions. Dans une poche, on retrouve une substance qui attire les moustiques. Dès que ceux-ci arrivent, ils sont aspirés dans le piège par un petit ventilateur qui fonctionne à l'énergie solaire", a détaillé jeudi dans l'émission CQFD de la RTS Christian Lengeler, épidémiologiste et spécialiste du contrôle de la malaria auprès de Swiss TPH.

Aucun recours aux pesticides

L'invention des chercheurs réduit également le besoin de recourir à des pesticides pour contrôler la population de moustiques, qui y sont de plus en plus résistants. Un mélange ressemblant aux odeurs humaines sert ainsi à attirer les moustiques vers le piège.

Le processus pour les imiter est relativement compliqué, selon Christian Lengeler: "Nous avons testé des centaines de substances pour identifier cinq molécules organiques qui remplissent bien cette fonction, de même qu'une substance qui ressemble au CO2, comme lorsque nous expirons."

Plus de 400'000 morts en 2015

Chaque minute, un enfant décède de la malaria alors que cette maladie coûte 12 milliards de dollars chaque année à l'Afrique en termes de coûts de santé et de pertes de production, rappelle l'université néerlandaise de Wageningen, à l'origine du projet.

Il n'existe actuellement aucun vaccin contre cette maladie qui a causé la mort de 438'000 personnes en 2015, d'après l'Organisation mondiale de la santé.

kg avec agences

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