L'objectif de cette étude est de mieux comprendre le virus. Actuellement, toutes les études sur le Zika n'ont comparé qu'un faible nombre de patientes.
>> Lire aussi : Le virus Zika affecte désormais plus de soixante pays
Pour les médecins, le seul moyen de comprendre le virus est de réaliser des grandes études épidémiologiques."L'idée nous est venue en constatant que de nombreuses questions restent non résolues pour ce virus et que le seul moyen d'y répondre serait d'avoir une masse de cas", a expliqué mardi David Baud, médecin associé au département "Femme-mère-enfant" du CHUV dans le Journal du matin.
Collaboration internationale
Pour fonctionner ce registre a besoin d'une collaboration internationale. A ce jour, le CHUV travaille avec de nombreux pays touchés par l'épidémie pour alimenter ses données. Une demande de collaboration au registre a déjà été envoyée à 4000 obstétriciens à travers le monde.
Les données seront réunies et analysées à Lausanne. "Aucun registre n'existe pour l'heure. Les Etats-Unis en ont commencé un, mais il ne concerne que leur territoire", explique David Baud.
A la pointe de la recherche sur Zika, le CHUV a déjà élaboré des lignes directrices de prise en charge qui ont été publiées au niveau international. Il assure cette recherche dans le cadre d'une collaboration avec l'Institut Pasteur à Paris et avec la Polynésie française qui a été le lieu de la première grande épidémie entre 2014 et 2015.
Par ailleurs, l'obstétricien et sa collègue Alice Panchaud, spécialiste des médicaments et grossesse au CHUV, ont publié un article dans la revue scientifique "The Lancet ID".
ats/lan
L'épidémie prend de l'ampleur dans le monde.
La transmission du virus Zika a été observée dans une soixantaine de pays ou territoires. Plus de 1,5 million de Brésiliens ont déjà été infectés. L'Organisation mondiale de la santé s'attend à une propagation explosive dans les Amériques avec de 3 à 4 millions de cas cette année.
Les Etats-Unis sont atteints et, avec les Jeux olympiques de Rio, la transmission pourrait encore augmenter, relève David Baud. Mieux vaut renforcer la surveillance. L'administration américaine a d'ailleurs décrété l'état d'urgence à Porto Rico.
Il n'existe actuellement aucun traitement contre le Zika. Deux ou trois entreprises pharmaceutiques planchent actuellement sur un vaccin, souligne encore David Baud.