La recherche a commencé il y a quinze ans à l'Hôpital de l'enfance (Kinderspital) de Zurich, qui vient de terminer la première phase de son étude clinique. La méthode ne nécessite qu'une petite biopsie sur le patient. L'échantillon de tissu est ensuite cultivé et agrandi en laboratoire.
Le procédé a été testé sur une douzaine de patients dont le plus jeune avait sept ans. La première greffe a été réalisée en juillet 2014. Et les résultats sont prometteurs: la plupart des patients ont bien assimilé cette nouvelle peau créée artificiellement mais développée à partir de leurs propres cellules, avec un petit prélèvement de 4 cm2.
Atténuer les cicatrices
Jusqu'ici, les greffes de peau se faisaient par prélèvement direct d'une partie du corps à l'autre, avec une extension limitée de la surface. Cette nouvelle technique a pour but d'atténuer les cicatrices sur les enfants victimes de grandes brûlures, par exemple, et de leur permettre de retrouver une vie la plus normale possible.
Il reste encore à réussir la pigmentation et la vascularisation de la peau greffée, mais le processus est long et nécessite nombre d'autorisations médicales et éthiques.
Grande concurrence internationale
Les chercheurs zurichois, qui sont au coude-à-coude avec d'autres équipes américaines et canadiennes, parlent d'une première européenne. Entre 25 et 30 millions de francs ont été investis à Zurich ces quinze dernières années et l'Hôpital de l'enfance réfléchit déjà à la création d'une start-up et à la mise en place d'un plan d'affaires pour commercialiser le procédé.
Rouven Gueissaz/oang