Cette découverte remet en question l'un des concepts les plus fondamentaux de la linguistique, selon lequel le lien entre le son d'un mot et sa signification est purement arbitraire.
L'étude, publiée dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS), établit de solides liens statistiques entre certains concepts de base comme les parties du corps et les sons humains pour les décrire partout dans le monde.
Quelque chose de commun à l'humanité
"Il semblerait y avoir quelque chose chez tous les humains qui serait à l'origine de ces sons universels, mais on ignore encore de quoi il s'agit", explique Morten Christiansen, professeur de psychologie à l'Université Cornell et co-auteur de l'étude.
A titre d'exemple, dans la plupart des langues, le mot "nez" comprend les sons "né" ou "ou". Le mot pour "langue" contient le plus souvent le "l". Les chercheurs citent également le mot "sable" qui a le son "s" dans de nombreuses langues.
ats/tmun
Analogies fortes pour les parties du corps
Ces analogies sonores sont particulièrement fortes pour les termes décrivant des parties du corps, soulignent les chercheurs. "Nous avons été surpris de ces résultats", pointe le professeur Christiansen.
La recherche a aussi révélé que certains mots ne contenaient pas certaines sonorités quasi identiques dans la plus grande partie des langues. Cette observation est particulièrement vraie pour les pronoms comme le "je" qui, le plus souvent, évite les sons "ou", "p", "b", "t", "s", "r" et "l".
Cent mots de base analysés
Une équipe de physiciens, linguistes et informaticiens a analysé cent mots de base dans le vocabulaire de 62% des quelque 6000 langues actuellement parlées dans le monde, ainsi que 85% des liens et similarités linguistiques.
Les mots comprenaient des pronoms, des parties du corps humain, des adjectifs comme petit, grand, plein et vide ainsi que des verbes de mouvements, des termes décrivant des objets de la nature, telles que les étoiles, et des animaux comme le poisson.