On dénombrait 1864 pandas adultes à l'état sauvage en Chine en 2014, une augmentation de 17% en dix ans, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui vient de retirer le panda géant de sa liste d'espèces "en danger".
Mais le plantigrade reste "vulnérable", selon James Ayala, chercheur au Centre pour la reproduction des pandas à Chengdu. "Il est trop tôt pour se féliciter, le pire serait de relâcher l'effort", prévient-il. Les critères "généralistes" de l'UICN "s'appliquent mal" aux pandas, dont la population reste éparpillée et dépendante de l'état des forêts de bambous, leur aliment exclusif.
Ne pas crier victoire trop tôt
Ce reclassement est "prématuré", abonde Zhang Hemin, expert du Centre de préservation et de recherche du panda de Dujiangyan. "La fragmentation de l'habitat naturel menace l'existence des pandas" en compromettant la diversité génétique de l'espèce, précise le chercheur. Le pays compte quelque 420 pandas captifs.
ats/pr
Forêts de bambous fragiles
La préservation des forêts de bambous, qui fournissent aux pandas habitat et nourriture, est un défi. Les réserves de pandas, établies à partir de 1992, sont aujourd'hui au nombre de 67 en Chine, protégeant près de 70% de la population sauvage sur 1,4 million d'hectares, selon l'Administration forestière. Mais avec le réchauffement climatique, plus d'un tiers des forêts de bambous pourrait disparaître d'ici 80 ans, prévient d'ores et déjà l'UICN.
Par ailleurs, un cycle de développement particulier à certaines espèces de bambous font qu'elles disparaissent complètement à intervalles de deux à quatre décennies. De telles éclipses avaient provoqué une hécatombe dans les années 1970 et 1980 dans les montagnes du Sichuan, où 250 pandas étaient morts de faim.