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Le stress in utero réduirait l'espérance de vie, selon une étude française

Un stress prénatal pourrait avoir un impact négatif sur l'espérance de vie de l'enfant. [Reuters - Régis Duvignau]
Un stress prénatal pourrait avoir un impact négatif sur l'espérance de vie de l'enfant. - [Reuters - Régis Duvignau]
Des chercheurs français ont étudié la mortalité des enfants nés durant la Première Guerre mondiale. Ils relèvent que l'espérance de vie baisse d'une année en moyenne si le père est mort au combat.

La recherche de Nicolas Todd (Inserm) et ses collègues a été présentée lors du 55e congrès annuel de la Société européenne d'endocrinologie pédiatrique, qui vient de se tenir à Paris.

Elle se base sur les données de 4000 enfants nés entre août 1914 et décembre 1916 et dont les pères ont été tués ou gravement blessés pendant la Première Guerre mondiale, ce qui a provoqué un stress psychologique majeur pour la mère. Leur espérance de vie a été comparée à celle d'enfants aux profils similaires, mais qui n'ont pas subi de stress prénatal.

Augmentation de la mortalité à l'âge adulte

Résultat: les enfants dont le père est mort au combat ont vécu en moyenne un an de moins que les autres. L'écart le plus important atteint 2,2 ans pour les enfants qui ont perdu leur père avant de naître, pendant que leur mère était enceinte.

Pour Nicolas Todd, "la prochaine étape sera de déterminer la cause de la mort" chez ces orphelins pour éclairer les mécanismes impliqués.

agences/gr

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Une différence relativement importante

"Un ou deux ans de différence, cela semble court. Mais en réalité, c'est important, relève Nicolas Todd, car il en faut beaucoup pour faire bouger l'espérance de vie d'une population."

Le chercheur prend un exemple: "Imaginons que l'on découvre un traitement soignant l'intégralité des cancers. Des chercheurs ont étudié que l'espérance de vie de femmes américaines nées en 1964 n'augmenterait, grâce à l'arrivée d'un tel traitement 'miracle', que de 2,5 ans au mieux!"