"L'Agora est une structure unique, complète, qui permet l'interaction permanente entre les chercheurs en laboratoire et les médecins", a détaillé la nouvelle cheffe du Service d'oncologie médicale du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) dans le Journal du matin.
Evoquant le domaine de la recherche et des traitements contre le cancer, Solange Peters, parle de "révolution" depuis une décennie. "Il existe de nouvelles stratégies thérapeutiques" qui tendent vers une médecine personnalisée et l'avènement de l'immunothérapie - traitement qui consiste à utiliser les propres défenses immunitaires du patient pour combattre le cancer.
"Obligation de résultats"
L'oncologue définit d'ailleurs l'immunothérapie comme une priorité du pôle lausannois qu'elle dirige, fruit d'un partenariat entre diverses structures et universités (Genève, Ludwig, Oxford) et qui regroupe quelque 270 spécialistes. Une structure mise en place durant quinze ans, "avec beaucoup de changements et parfois des heurts", et aujourd'hui "une obligation de résultats", insiste Solange Peters.
Lorsqu'on pointe du doigt les coûts "extrêmement élevés" des médicaments et des traitements occasionnés par l'immuno-thérapie, Solange Peters dit comprendre ces critiques. En revanche, elle combat fermement la position de collègues à l'étranger. "En Suisse, quand on a la chance d'avoir un traitement d'immunothérapie contre le cancer de la peau ou du poumon, ce n'est pas au médecin de décider s'il est trop coûteux et s'il faut le donner ou non au patient. Si le traitement profite au patient, nous médecins, devons le lui donner!"
Face au patient, notre seul devoir est de lui proposer la meilleure stratégie pour que sa vie soit la meilleure et la plus longue possible
Selon elle, il est aussi du devoir du médecin d'agir, parallèlement, sur la scène politique pour une meilleure transparence des coûts de la santé et travailler avec les firmes pharmaceutiques (voir encadré).
Enfin, Solange Peters insiste sur le besoin de "chérir le système suisse unique" d'assurance maladie, même s'il est "criticable et améliorable".
gax
"Prix des médicaments souvent injustifiés"
Pour la directrice du centre d'oncologie médicale du CHUV, les prix des médicaments actuellement sont souvent "injustifiés", car fixés sur les coûts de base et plus ou peu réévalués ensuite.
Par conséquent, pour Solange Peters, "il y a des analyses à faire sur la définition des prix des médicaments. Mais on ne peut le faire qu'en interrogeant l'industrie pharmaceutique au niveau tant suisse qu'international. C'est une politique de haut-vol, comme on l'a faite à l'époque avec les cartels pour le pétrole!" Pour elle, il faudrait en faire de même pour accroître le contrôle sur la hausse des primes maladie.