Jeunes et écrans, gérer l'utilisation plutôt que l'interdire

La gestion de l'utilisation de ces différents écrans par l'enfant n'est pas aisée, comme le confie Emer au 19h30, à qui il arrive de culpabiliser lorsqu'elle est "tellement fatiguée, qu'elle leur met un film pour faire une sieste". La maman dit aussi avoir de la peine à fixer une limite dans le temps à l'utilisation des nouvelles technologies". Car après lui avoir retiré l'objet, "parfois, mon enfant est très énervé pendant 10 à 15 minutes. Ca peut faire penser qu'il s'agit presque d'une drogue", ajoute Emer.

Pour Philippe Stephan, pédopsychiatre au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne, "l'addiction aux écrans, clairement, n'existe pas! On n'est pas du tout dans les phénomènes que l'on trouve au niveau des pathologies psychiatriques", rassure-t-il.

Trois heures par jour sur les écrans

Il n'empêche. La problématique suscite une grande attention, car le temps passé par les jeunes le nez sur leurs écrans a progressé de 10 minutes en cinq ans, pour atteindre trois heures par jour en moyenne, selon les chiffres de 2015 figurant dans une étude française publiée en novembre.

Cette moyenne est de 2h22 par jour pour les enfants de 4 à 6 ans, de 2h53 pour les 7-10 ans et de 3h34 pour les 11-14 ans.

Quant à dire s'il y a une limite à ne pas dépasser, Philippe Stephan s'y refuse. "Ce n'est pas au médecin de dire précisément qu'un enfant peut passer une heure, deux heures, trois heures devant un écran. Ce n'est pas quelque chose de médicalement trouvé."

La formule "3-6-9-12"

Dès lors, comment "apprivoiser les écrans et grandir"? Des experts, à l'instar du psychiatre français Serge Tisseron, livrent une formule (3-6-9-12) en guise de guide pretique.

A savoir, pas d'écran avant 3 ans, pas de console de jeux avant 6 ans, pas d'internet avant 9 ans et pas de réseau social avant 12 ans.

Katia Hess/gax