Les boissons sucrées constituent l'un des facteurs qui contribuent à l'obésité et au diabète, rappelle l'OMS dans un rapport publié à l'occasion de la journée mondiale de l'obésité. Or un renchérissement de 20% du prix des boissons sucrées par des taxes pourrait réduire d'autant la consommation de ces produits.
En Suisse, 41% de la population est en surpoids ou obèse, dont 51% sont des hommes et 32% des femmes. En 20 ans, la proportion des personnes obèses a quasiment doublé, passant de 6% à 11% chez les hommes et de 5% à 9% chez les femmes. Le surpoids ou l'obésité se définit en calculant l'indice de masse corporelle (IMC) qui s'obtient en divisant le poids en kilos par la taille en mètres. Un IMC entre 25 et 30 correspond à un surpoids et au-dessus de 30 à l'obésité.
Fruits et légumes frais trop chers
Selon l'OMS, il semblerait qu'outre augmenter le prix des boissons sucrées, des subventions pour réduire de 10 à 30% le tarif des fruits frais et des légumes augmentent la consommation de ces denrées.
L'OMS recommande par conséquent une combinaison de deux outils économiques. Les populations vulnérables, notamment celles à bas revenus, seraient les plus touchées positivement par ces mesures.
Les Suisses dépensent plus de 10% de leur revenu mensuel pour l'alimentation et les boissons non-alcoolisées, selon les chiffres du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) pour 2016. Et l'on constate en effet, selon l'évolution de l'indice des prix à la consommation, que le prix des boissons sucrées tend à se maintenir tandis que ceux des fruits et légumes frais augmentent plus rapidement.
N.B.: les lignes traitillées indiquent la moyenne par type d'aliments et sa possible évolution au vu des chiffres actuels.
Taxes en fonction du contenu nutritionnel
En s'appuyant sur la politique menée en matière de tabac, l'organisation conclut qu'un pourcentage sur la vente au détail serait probablement la méthode la plus efficace.
Dans les pays où l'administration fiscale est forte, les taxes calculées sur le contenu nutritionnel peuvent avoir un impact plus important. L'OMS demande ainsi de défendre activement ces politiques pour contrer les arguments de l'industrie du secteur.
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ats/kg/sbad
Coûts de la santé multiplié par trois
L'Office fédéral de la santé publique a calculé les coûts résultants du surpoids et de l'obésité en Suisse, ainsi que des maladies qui en dérivent. De 2002 à 2012, ces coûts ont triplé: ils sont passés de 2,7 milliards de francs par an pour 2002 à 8 milliards de francs par an pour 2012.
Un prix 20% plus chers pour les boissons sucrées
Si l'on suit la recommandation de l'OMS qui voudrait augmenter le prix des boissons sucrées de 20%, les prix en Suisse se situeraient dans une fourchette entre 2.20 et 2.90 pour des boissons comme le Coca-Cola, le Sprite, le Fanta ou le thé froid, contre des prix entre 1.80 et 2.40 aujourd'hui, selon les prix indiqués par le baromètre des prix de la Fédération romande des consommateurs.