"Des événements vraiment fous sont en train de se produire", a déclaré Mark Serreze, directeur du centre américain de données relatives à le neige et à la glace (NSIDC) basé à Boulder, dans le Colorado.
Au 4 décembre, selon les données satellite du NSIDC, l'étendue cumulée de la banquise aux deux pôles était inférieure d'environ 3,84 millions de kilomètres carrés à la moyenne observée entre 1981 et 2010. Ce recul correspond à peu près à la superficie de l'Inde, ou six fois celle de la France.
La banquise ne couvrait que 11,22 millions de km2 de mer en Antarctique, du jamais vu depuis 1982, et 10,25 millions de km2 en Arctique, effaçant le record de 2006.
Normales totalement dépassées
Sur certaines journées du mois de novembre, les températures relevées en certains points de l'Arctique ont été supérieures de 20°C aux normales saisonnières.
Dans l'Antarctique, où la banquise avait tendance à gagner davantage de surface ces dernières années à l'inverse de la situation au nord, l'évolution est désormais au reflux.
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ats/sbad
El Nino et gaz à effet de serre en cause
Outre le réchauffement climatique lié aux rejets de gaz à effet de serre, les échanges thermiques liés au phénomène climatique El Niño, qui conduit cette année l'océan Pacifique à dégager de la chaleur, pourraient avoir contribué au recul des glaces de mer antarctiques.
Autres explications possibles: les vents d'ouest qui balaient l'Antarctique et font circuler un front d'air froid n'ont jamais été aussi faibles en vingt ans, note John Turner du British Antarctic Survey. La reconstitution de la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique aurait également contribué au réchauffement.
Pour Anders Levermann, professeur à l'Institut Potsdam de recherche sur l'impact du climat, cet "écart considérable par rapport à la norme" tend à désigner les gaz à effet de serre liés à l'activité humaine comme principaux responsables.