Baptisé V2V, ce système propose un langage commun entre les voitures, quelle que soit leur marque. Par cette technologie, les véhicules se transmettront notamment leur vitesse, leur position et leur direction via un réseau sans fil.
Une voiture saura par exemple quand une autre est trop proche ou arrive trop vite à une intersection. Un avertissement sera alors transmis au conducteur - à travers un son ou une vibration du siège, par exemple. D'autres informations lui seront aussi données, comme le rappel des limitations de vitesse ou la présence de feux de signalisation.
Dans certains cas, la voiture pourrait même prendre en charge une partie de la conduite en estimant la situation dans un carrefour sans visibilité ou en contrôlant ce qu'on appelle l'angle mort.
Réduire les accidents et fluidifier le trafic
"Le but est très louable. C'est à la fois réduire les victimes d'accidents de la route, morts et blessés, et fluidifier le trafic" explique Georges Haour, professeur de management de l'innovation à l'IMD Lausanne. "On estime qu'en Europe, avec le réseau actuel, on pourrait avoir 20% de plus de circulation sur les autoroutes en ayant des systèmes interconnectés."
Selon les estimations du Département des transports américain, ce système de communication entre voitures permettrait d'éviter jusqu'à 80% des accidents dans lesquels l'alcool ou les drogues n'ont pas de rôle. Equiper les voitures neuves avec cette technologie semble dès lors "une évidence" selon les termes d'un membre du Département américain des Transports, Antony Foxx, qui aimerait un entrée en vigueur rapide de cette loi.
La nécessaire fiabilité des systèmes
Mais le projet fait face encore à plusieurs écueils d'ordre technologique, à commencer par la fiabilité de ses connections (capteurs, électronique, logiciels, etc…) "On voit bien que sur des systèmes assez simples commes les logiciels embarqués dans la voiture pour la régulation de l'allumage, il y a quelques fois des ratés", constate le professeur Georges Haour. Or on parle ici de systèmes sophistiqués de communication sans fil de courte portée (300 mètres environ) qui mettent à jour les données transmises une dizaine de fois par seconde.
L'autre problématique est celle de la protection des données personnelles. Les autorités américaines assurent que les données échangées ne concerneront que la sécurité du trafic. Elles répètent aussi qu'elles feront en sorte que les signaux ne puissent pas être interceptés par des hackers. Il n'en reste pas moins que certains s'inquiètent, aujourd'hui déjà, d'une nouvelle intrusion.
Ces écueils avaient du reste déjà ralenti un premier projet de loi. Les autorités américaines espéraient d'abord généraliser ce système pour 2014 déjà. Désormais, et pour autant que le projet soit accepté, il ne sera guère appliqué avant 2020.
Katja Schaer/oang