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Une étude lausannoise confirme le lien entre obésité et précarité

Les prédispositions génétiques à l'obésité se développement davantage dans des environnements défavorisés, confirme une étude. [Keystone - Christian Beutler]
Une étude vaudoise lie l’obésité au lieu de domicile / Le 12h30 / 2 min. / le 25 janvier 2017
Les habitants des "beaux quartiers" ont moins de risque d'être en surpoids que ceux des quartiers populaires. Une étude du CHUV et de l'EPFL confirme le lien établi depuis quelques mois entre obésité et précarité.

Depuis 2014 à Genève et depuis l'an dernier à Lausanne, on sait que la carte géographique des personnes en surpoids montre des regroupements dans les quartiers les moins favorisés.

Le travail mené dans l'agglomération lausannoise et présenté mercredi montre que l'environnement paraît déterminant. Les Lausannois qui présentent une prédisposition génétique à l'obésité la développeront davantage s'ils habitent à l'ouest de la ville, dans des quartiers moins favorisés, qu'à l'est de l'agglomération.

Le rôle des conditions de vie socio-économiques

Pour prévenir la prise de poids, les messages qui ciblent les boissons gazeuses ou les nourritures grasses ne sont donc plus suffisantes. L'indice de précarité ou les conditions de vie socio-économiques jouent aussi un rôle.

"C'est quelque chose de plus général qui joue un rôle", explique Stéphane Joost du Laboratoire de systèmes d'information géographique (LASIG) de l'EPFL. "Et quand on étudie l'interaction entre la prédisposition génétique à l'obésité et l'environnement dans lequel évoluent les gens, on s'aperçoit qu'il y a quelque chose qui est capturé par l'indice de précarité que l'on a utilisé et qui explique de manière bien plus robuste le problème lié à l'obésité rencontrée par les participants à ces études."

Les nuisances sonores avancées comme facteur

Les chercheurs du CHUV et de l'EPFL cherchent maintenant à expliquer ce qui - dans l'environnement - peut favoriser la prise de poids. Médecins et géographes explorent plusieurs pistes, dont celle des nuisances sonores.

"La piste sérieuse qui se profile, c'est le bruit nocturne" poursuit Stéphane Joost. "Quand on considère les quartiers dans lesquels habitent les gens, le trafic routier ou ferroviaire génèrent un certain bruit (…) Et on est sur le point de mettre en évidence cet impact du bruit sur le métabolisme des gens, sur le fait qu'ils n'ont pas un sommeil de bonne qualité. Ce qui, ensuite, a tendance à favoriser le surpoids."

Simon Corthay/oang

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