L'intelligence artificielle s'impose dans un tournoi de poker entre champions
Au terme de trois semaine de jeu, la machine, élaboré à l'Université de Carnegie Mellon, a pris le dessus lors de ce tournoi.
L'intelligence artificielle avait déjà battu l'humain aux échecs, au backgammon et au jeu du go, mais pas au poker. Le dernier programme, Claudico, s'était déjà mesuré à l'humain au poker en 2015 - Claudico avait alors perdu.
Conditions d'information imparfaites
Mais cette fois-ci, retournement de situation: Libratus, version améliorée de Claudico, l'emporte. Cette victoire est une nouvelle étape importante pour le développement de l'intelligence artificielle.
"C'est particulièrement important parce qu'on assiste à des développements dans le domaine des algorithmes d'intelligence artificielle qui, désormais, sont capables de montrer des capacités de raisonnement dans des conditions d'information imparfaites", explique Arnaud Dufour, consultant en marketing digital et chargé de cours à l'Université de Lausanne.
Machine capable de combler les lacunes
"Il s'agit de situations dans lesquelles il est absolument impossible de tester l'ensemble des combinaisons ou d'avoir accès à la description complète d'un phénomène, ici en l'occurrence une partie de poker."
Libratus est donc capable de traiter les informations mensongères ou manquantes - et de les détecter comme telles - pour adapter ses réponses.
Le bluff aussi
Mais au poker, il ne suffit pas de deviner les mensonges des autres, il faut aussi savoir bluffer... Dans ce domaine, justement, Libratus excelle.
"C'est une des caractéristiques de sa technique de jeu: il va avoir des stratégies de jeu extrêmement variables, qui incluent la capacité de bluffer", note Arnaud Dufour.
Nombreux domaines d'application
L'intelligence artificielle a ainsi franchi une nouvelle frontière: elle peut désormais "fonctionner" dans le monde réel. Avec la retenue qui s'impose, on peut cependant retenir de ce jeu de poker que Libratus est a priori prêt à affronter d'autres domaines dans lesquels les informations sont imparfaites, incomplètes ou parfois fausses, soulignent les chercheurs de Carnegie Mellon.
Le programme - qui est d'ailleurs un programme générique, pas conçu spécifiquement pour le poker - pourrait dès lors être employé dans des champs aussi variés que les traitements médicaux, les négociations, ou même la défense militaire.
Katja Schaer/kkub