Plus de 11 millions de dollars ont été investis notamment par Warner Bros., 21st Century Fox, Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), IMAX Corporation, Westfield Corporation, et par Steven Spielberg pour développer un système de réalité virtuelle genevois,a appris la RTS mardi.
La naissance de Dreamscape est un signal fort des grands studios hollywoodiens et marque leur intérêt pour le secteur.
Intégrer le mouvement
Ils ont choisi de parier sur une technologie suisse développée par les chercheurs Caecilia Charbonnier et Sylvain Chagué de la fondation Artanim, à Meyrin. Jusqu’ici, la réalité virtuelle était très statique; le mouvement n’était possible qu’à l’aide de manettes et les interactions quasi inexistantes. Avec leur système, ces chercheurs ont réussi à intégrer le mouvement, de manière quasi immédiate, permettant une immersion totale dans un monde artificiel créé numériquement.
Il faut toujours enfiler un casque. Mais voici ce qui fait la différence: des capteurs, placés sur les mains, les pieds, le casque et un sac à dos. Le mouvement de ces marqueurs est enregistré par des caméras infrarouges.
"A l’aide d’un algorithme, même avec ces quelques points de repères, on peut régénérer le mouvement entier du corps virtuel. On arrive aussi à simuler par cette méthode le mouvement d’un objet", explique Caecilia Charbonnier. "L’expérience devient par conséquent plus réelle: vous pouvez interagir avec d’autres utilisateurs, prendre des objets, voir votre propre avatar."
Il s’agit ainsi d’un bond dans le développement de la réalité virtuelle. "Evidemment, nous cherchons encore par quels moyens nous pourrions immerger encore davantage l’utilisateur, tromper encore plus son cerveau. Nous aimerions par exemple encore améliorer les expressions du visage," précise Sylvain Chagué.
Nouveau mode de consommation
Dreamscape s’adresse à deux secteurs qui souhaitent attirer les utilisateurs de divertissement et de consommation en ligne hors de chez eux: les cinémas et les centres commerciaux. Le but de l’industrie du film est double: se doter d’un nouveau mode de consommation, mais aussi d'offrir aux utilisateurs une expérience unique, qui ne peut être reproduite à domicile depuis un ordinateur ou une console de jeu.
Le premier multiplex de réalité virtuelle totalement immersive devrait voir le jour dès l’automne prochain à Los Angeles. Les séances de 10 minutes coûteraient le prix d’une place de cinéma en Suisse.
Natalie Bougeard/rens
Une technologie, plusieurs utilisations
Cette technologie pourrait également être utilisée dans le domaine médical, notamment dans le traitement des phobies. Mais aussi en architecture pour se rendre compte de l’aménagement d’un bâtiment avant la construction. Tout comme dans le domaine du tourisme, pour visiter des sites disparus ou difficilement accessibles.