Ces microparticules invisibles de plastique sont présentes dans les pneus et les vêtements synthétiques, qui affectent les écosystèmes et la santé.
Elles représentent une part importante de la "soupe plastique" qui encrasse les eaux, soit entre 15 et 31% des quelque 9,5 millions de tonnes de plastique déversées chaque année dans les océans, indique l'IUCN dans son rapport.
L'IUCN a découvert que dans beaucoup de pays développés, la pollution de ces particules a dépassé celles des déchets plastique, qui eux font l'objet d'une gestion efficace.
Océans étouffés
"Nos activités quotidiennes, telles que laver du linge et conduire, contribuent de façon importante à la pollution qui étouffe nos océans, avec des effets potentiels désastreux sur la riche diversité de la vie sous-marine et sur la santé humaine", selon Inger Andersen, responsable de l'IUCN.
Ces particules se trouvent aussi dans les enduits de bateau, les marquages routiers et dans les microbilles des cosmétiques et dans la poussière urbaine.
afp/fb
Filtres à nanoparticules de plastique
Karl Gustaf Lundin, qui dirige le Programme marin et polaire au sein de l'IUCN, reconnaît que peu d'études ont été effectuées sur l'impact sur la santé de ces minuscules particules qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire ou des ressources en eau.
Mais selon lui, elles sont suffisamment petites pour s'infiltrer dans les membranes.
L'IUCN demande donc aux fabricants de pneus et de vêtements d'innover pour rendre leurs produits moins polluants.
Karl Gustaf Lundin suggère également que le caoutchouc soit à nouveau plus largement utilisé dans la fabrication des pneus, que les enduits plastiques soient bannis dans l'industrie textile et que les fabricants de lave-linge installent des filtres à micro, voire, nanoparticules de plastique.
Microplastiques congelés
La situation est particulièrement inquiétante dans l'Arctique, la plus grande source de produits de la mer pour l'Europe et l'Amérique du Nord, note Karl Gustaf Lundin.
"Il semble que les microplastiques soient congelés dans la glace et comme leur présence abaisse le point de fusion de la glace, vous constatez une disparition plus rapide de la glace de mer", a-t-il expliqué.
Quand la glace fond, elle relâche du plancton qui attire les poissons, ce qui permet aux particules de plastique "de pénétrer directement dans notre chaîne alimentaire".