D'ordinaire, les scientifiques ne s'intéressent guère aux petites étoiles. Trop peu brillantes. Trop difficiles à étudier. "Toutefois, nous nous sommes demandés s'il était possible que ces petites étoiles, qui possèdent la taille de Jupiter, soient aussi entourées de planètes et ce que nous avons découvert est au-delà de toutes nos attentes", s'enthousiasme Didier Queloz, de l'Université de Genève (UNIGE) et de l'Université de Cambridge, au Royaume-Uni.
Avec d'autres astrophysiciens de l'Observatoire de l'UNIGE ainsi que de l'Université de Liège, en Belgique, tous liés par le projet SPECULOOS, ce chercheur a débusqué une étoile qui ne se situe qu'à 40 années-lumière de la Terre. Tirant son nom du télescope qui l'a découverte, elle est nommée Trappist-1.
On fait une enquête cosmique à l'échelle de l'univers
En mesurant son transit, à savoir son passage devant d'autres objets célestes, les astrophysiciens se sont rendus compte que l'étoile était en fait entourée d'un système de sept planètes dont six sont comparables en taille à la Terre et trois en température.
Ces trois planètes "sont situées dans la zone habitable", précise le chercheur post-doctorant Amaury Triaud, de l'Université de Cambridge, qui a participé à la recherche. Cela veut dire qu'elles "sont potentiellement susceptibles d'y abriter la vie". Grâce aux transits de ces planètes, les chercheurs ont aussi pu recueillir de précieuses informations: leur taille, leur masse, leur orbite...
Pourquoi cette découverte, publiée dans la revue Nature, pourrait-elle changer la donne? De nombreuses planètes similaires à la Terre ont déjà été recensées. Mais jamais elles ne se trouvaient à une distance aussi idéale. On devrait donc être en mesure d'étudier leur atmosphère. Et c'est à travers son observation spectrographique, soit l'analyse de la couleur des gaz atmosphériques, que l'on peut estimer si une planète contient la vie.
Le timing de cette découverte est parfait. Car le nouveau télescope spatiale James Webb, successeur de l'illustre Hubble, va être lancé en 2018. "Un instrument extraordinaire", selon le professeur Queloz, qui permettra justement de savoir précisément de quoi est composé l'atmosphère de ces planètes. Sp
sj/ta