Electrique, autonome... L'avenir de l'automobile attire des milliers de curieux à Palexpo. Mais que dire des changements apportés aux véhicules des visiteurs qui s'alignent dans les parkings alentours?
Deux enseignants de l'ENSTA Bretagne, une école qui forme des ingénieurs spécialisés dans la conception de véhicules automobiles, Yann Marco et Alain Poulhalec, décortiquent dans l'image ci-dessous les principales évolutions dans les voitures d'entrée de gamme.
Ce qui a changé depuis la voiture à papa
Des normes environnementales plus strictes
Un des plus importants facteurs de changement depuis les années 80 est la création des normes Euro, qui fixent les limites maximales des rejets polluants. La norme en vigueur est actuellement Euro 6. "Depuis les années 80, les constructeurs ont dû optimiser les moteurs existants pour répondre aux nouvelles normes antipollution", explique Yann Marco.
"Aujourd'hui, les constructeurs produisent des véhicules qui n'ont plus que trois cyclindres et qui donc consomment moins, mais qui sont aussi puissants que les anciens moteurs à quatre cylindres."
Baisse de la taille et du poids
Toujours pour réduire la consommation, cette tendance s'accompagne depuis 2010 d'une baisse de la taille et du poids des véhicules.
Les moteurs sont de plus en plus performants, mais fonctionnent toujours selon le même principe. Selon Alain Poulhalec, il faudra attendre les années 2020 à 2030, pour voir une généralisation des véhicules électriques ou à pile à combustible. "Il reste encore des questions d'autonomie ou de recharge à régler", ajoute-t-il.
Moins de matériaux différents
Une autre norme, REACH, qui réglemente les composés chimiques utilisés par l'industrie, couplée à l'obligation pour les constructeurs de produire des véhicules faciles à recycler, a entraîné une réduction du nombre de matériaux différents utilisés dans un modèle. Au lieu d'utiliser huit sortes de plastiques différents, ils n'en choisissent que trois ou quatre.
Des structures plus robustes
Les structures des voitures sont devenues également plus robustes, ce qui a permis de beaucoup améliorer la sécurité, avec la généralisation et l'amélioration des ceintures de sécurité et l'optimisation des crash tests.
Moins de modèles
Le consommateur ne le voit pas, mais la façon de construire une voiture a aussi beaucoup évolué. Aujourd'hui, les constructeurs fournissent le cahier des charges, assemblent et vendent les véhicules. Mais nombre d'éléments sont développés par des fournisseurs tels que Bosch, Valeo ou Delphi qui ont pris une importance croissante.
Les marges des constructeurs de voitures sont parmi les plus faibles de toute l'industrie
Pour faire des économies, les constructeurs ont réduit le temps de développement des nouveaux modèles de huit à deux ans, ainsi que leur nombre. Les constructeurs se sont également associés entre eux. Toujours dans cet esprit, les pièces sont aujourd'hui conçues pour pouvoir être utilisées sur un grand nombre de modèles.
Julie Conti
L'électronique représente un tiers de la valeur d'une voiture bas de gamme
Les capteurs électroniques ont fait leur apparition il y a une trentaine d'années. Aujourd'hui, ils mesurent l'usure de certaines pièces de la voiture, la pression des pneus ou d'autres données. Ils sont aussi présents dans l'ABS, le correcteur électronique de trajectoire ou les airbags.
Même dans les véhicules d'entrée de gamme, l'électronique représente aujourd'hui un tiers de la valeur d'achat. Dans le haut de gamme, c'est la moitié, explique Ali Mansour, spécialiste des technologies de l'information à l'ENSTA Bretagne.
Dans beaucoup de nouveaux véhicules à transmission automatique, la pédale d'accélérateur n'est plus hydraulique mais un bouton relié à des capteurs.