L'avis a fait consensus parmi les membres du Comité d'évaluation du risque de l'ECHA, a expliqué Jack de Bruijn, directeur de cette division de l'agence européenne établie à Helsinki. Les experts se sont basés sur toutes les informations disponibles sur le glyphosate, à la fois concernant des études sur les humains et sur d'autres espèces animales, a-t-il précisé.
L'ECHA est chargée de la classification des produits chimiques dans l'UE et doit déterminer le danger potentiel intrinsèque des substances évaluées. L'agence ne prend pas en compte les critères d'exposition, par exemple. Les conclusions de l'ECHA seront transmises ultérieurement à la Commission européenne, qui attend cette opinion pour prendre une décision concernant l'avenir du glyphosate dans l'UE.
Etats européens divisés
L'utilisation de cette substance est devenue de plus en plus controversée, sur fond de campagne active des défenseurs de l'environnement. La Commission européenne n'avait ainsi pas réussi à convaincre les Etats membres de renouveler la licence de l'herbicide, qui arrivait à expiration cet été.
Lors d'un vote fin juin au sein d'un comité scientifique où les Etats membres sont représentés, la France et Malte avaient voté contre et sept pays s'étaient abstenus (Allemagne, Italie, Portugal, Autriche, Luxembourg, Grèce, Bulgarie), bloquant la décision. L'exécutif européen s'était alors résolu à accorder une prolongation de 18 mois à la substance.
Restrictions à l'utilisation
Des restrictions à son utilisation ont tout de même été instaurées, soit l'interdiction de certains adjuvants du glyphosate et des règles pour limiter son exploitation dans des endroits comme les parcs et les jardins publics. Les enjeux économiques autour de ce produit sont importants: il est l'ingrédient clé des herbicides les plus utilisés par les agriculteurs européens.
ats/pym
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