Réalisée par une équipe américaine de la Case Western Reserve University de Cleveland, cette neuroprothèse dépend d'un dispositif qui contourne la lésion de la colonne vertébrale en utilisant des fils, des électrodes et des logiciels informatiques pour reconnecter son cerveau et les muscles de son bras paralysé.
"A notre connaissance, c'est le premier exemple au monde d'une personne atteinte d'une paralysie totale, complète", utilisant directement la pensée pour déplacer le bras et la main", a déclaré mardi Bolu Ajiboye, auteur de l'étude publiée dans la revue médicale The Lancet.
Instructions par électrodes
Le patient âgé de 56 ans, tétraplégique, a deux boîtiers sur la tête et 192 micro-électrodes implantées dans son cerveau, qui enregistrent les signaux que sa matière grise envoie lorsqu'il imagine bouger le bras.
Avec ce dispositif expérimental, ses muscles reçoivent des instructions par le biais de 36 électrodes implantées dans son bras. Il peut ainsi l'utiliser pour boire du café, se gratter le nez et manger de la purée.
agences/fb
Encore des obstacles
Pour quelqu'un qui a été blessé depuis plusieurs années et "qui ne pouvait pas bouger, être capable de bouger juste ce petit peu est impressionnant", a déclaré le patient.
"Cependant, ce traitement n'est pas prêt d'être utilisé en dehors du laboratoire", a souligné Steve Perlmutter, de l'Université de Washington. Sans l'interface cerveau-machine, le patient ne pouvait pas effectuer des mouvements utiles, précise-t-il.
Les mouvements sont encore lents et approximatifs, écrit-il en pointant les obstacles qu'il reste à surmonter en matière de neuroprothèses dont la miniaturisation de dispositifs qui devront être aussi assez bon marché et robustes pour être accessibles.