Cette nouvelle machine s'inscrit dans le projet LHC haute luminosité, ont indiqué les responsables de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) devant la presse à Meyrin (GE). D'ici 2025, le LHC devrait en effet accroître sa luminosité, ce qui aura pour effet d'augmenter le nombre de collisions et donc la quantité de données enregistrées par les expériences.
Le LHC haute luminosité fournira des mesures plus précises des particules fondamentales et permettra d'observer les rares processus qui ont lieu au-dessous du niveau de sensibilité actuel.
90 millions de francs
Les protons propulsés dans le LHC commencent actuellement leur voyage dans un petit accélérateur, le Linac 2, entré en service en 1978. Le Linac 4 constituera dès 2021 la source de faisceaux de protons du complexe d'accélérateurs du CERN, dont le LHC.
La construction de Linac 4 a duré près de dix ans et coûté environ 90 millions de francs. Long de 90 mètres, il se trouve 12 mètres sous terre.
ats/fme
Dix fois plus de données
Grâce à l'énergie plus élevée obtenue, il sera possible de doubler l'intensité de faisceau à fournir au LHC, ce qui contribuera à accroître sa luminosité. Les particules sont produites et accélérées dans Linac 4 jusqu'à 50% de la vitesse de la lumière. Elles passent ensuite dans le Booster et deux autres accélérateurs pour être finalement injectées dans le LHC à 99,9% de la vitesse de la lumière.
Il est prévu que la luminosité de crête du LHC soit relevée d'un facteur cinq d'ici à 2025, ce qui permettra aux expériences d'accumuler environ 10 fois plus de données qu'auparavant.
Les chercheurs pourront ainsi réaliser des mesures plus précises sur les particules fondamentales et augmenter leurs chances d'observer des processus rares inaccessibles avec le niveau de sensibilité actuel de la machine.
Au-delà du Modèle standard
Ces hausses successives d'énergie, passées et à venir, visent à ouvrir aux chercheurs du CERN des territoires inexplorés. Ils espèrent toujours pousser la porte d'une "nouvelle physique" allant au-delà du Modèle standard, qui explique le comportement des douze particules fondamentales constituant l'Univers et des quatre forces qui les régissent.
Jusqu'ici, celui-ci a bien résisté aux efforts des scientifiques pour y trouver une brèche. Pourtant, il ne constitue que la pointe de l'iceberg: il n'explique pas la gravité, par exemple, et il ne décrit pas l'Univers dit "sombre". Seuls 5% environ de notre Univers sont constitués du type de matière visible décrit par le Modèle standard. Le reste est fait de matière noire et d'énergie noire.