Modifié

Les prescriptions de médicaments plus souvent inappropriées pour les seniors

Ne s'adresser qu'à une seule personne en pharmacie permet de réduire le risque de surmédication. [Reuters - Regis Duvignau]
Ne s'adresser qu'à une seule personne en pharmacie permet de réduire le risque de surmédication. - [Reuters - Regis Duvignau]
Sept seniors sur dix reçoivent des médicaments inadaptés en Suisse, ce qui en fait une mauvaise élève à l'échelle européenne. L'émission On en parle et le magazine Générations ont présenté jeudi les résultats d'une enquête conjointe.

Dans leurs recherches, les équipes de l'émission radio de la RTS et du mensuel se sont basées sur deux études: l'une suisse, l'autre européenne. L'objectif était de comprendre la manière de prescrire, puis d'administrer des médicaments.

Davantage de surmédication dans les institutions

Le lieu de vie des personnes âgées n'est pas sans influence. D'après les résultats de l'étude européenne OPERAM, les patients à domicile courent un risque moindre de surmédication que les patients en institution, que ce soit en EMS ou en milieu hospitalier.

Par ailleurs, un octogénaire sur trois qui sort de l’hôpital doit y retourner dans l’année en raison d’effets secondaires médicamenteux. Et 5% d’entre eux en décèdent.

Polymédication courante parmi le troisième âge

Deux tiers des seniors souffrent de plusieurs maladies chroniques en Suisse. La moitié d'entre eux prennent quotidiennement cinq médicaments ou plus, selon une récente étude menée dans différentes polycliniques, dont celles de Genève et Lausanne. A partir de cette quantité, on parle alors de "polymédication".

Contactée dans le cadre de cette enquête, la Fédération des médecins suisses (FMH) s'est dite "consciente de ce problème". Carlos Beat Quinto, médecin membre de la FMH, affirme toutefois que les cabinets appliquent le principe de: "Autant de médicaments que nécessaire et aussi peu que possible".

Les prescriptions inappropriées concernent deux cas de figure. Soit parce que les médecins prescrivent trop de médicaments contre-indiqués à leurs patients (sur-utilisation), soit parce que, au contraire, ceux-ci ne reçoivent pas les bons traitements (sous-utilisation).

Réflexes simples et fort utiles

Invités dans l'émission de La Première, le chef de la Policlinique médicale de l'Hôpital de l'Ile à Berne Nicolas Rodondi et le pharmacien chef de la Policlinique de Lausanne Olivier Bugnon appellent au dialogue. Ils invitent les patients à oser poser des questions ou à avouer le non-respect d'une posologie à leur médecin.

Il est par ailleurs très utile de centraliser ses informations personnelles en ne s'adressant qu'à un seul pharmacien. Enfin, une observation poussée de son propre état de santé par la tenue d'un agenda par exemple donnera des indications supplémentaires bienvenues pour les spécialistes.

Enquête: Yves-Alain Cornu avec l'équipe de On en parle et de Générations

Adaptation web: Valentine Zenker

Publié Modifié