L’électro-herbicide est utilisé au Brésil depuis de nombreuses années et un essai a eu lieu le mois dernier dans le canton de Soleure. Le prototype qui a été testé début juin à Biezwil est un tracteur équipé d’un générateur à l’arrière et de deux rangées de spatules métalliques montées sur l’attelage frontal. Le système envoie dans le sol une décharge électrique de 5000 à 15'000 volts, qui fait éclater les vaisseaux des plantes avant de retourner au générateur.
Rentabilité et durabilité comme objectifs
C'est suite au succès brésilien de cette approche, qui se veut rentable et durable, que le groupe Zasso a pris la décision de déployer et d'affiner la technologie en Europe. "Elle répond à une demande non seulement des agriculteurs, qui cherchent à travailler autrement, mais aussi des consommateurs qui cherchent à mettre de plus en plus de durable dans leur consommation", explique l'un des directeurs du groupe Benjamin Ergas.
L’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) à Frick, en Argovie, a été associé au développement de cette technologie. Il va d’ailleurs tester cet outil dès le 10 août et jusqu’à fin septembre. Et l’Association suisse pour une agriculture respectueuse du sol (Swiss No-Till) se dit aussi très intéressée, même s’il reste encore beaucoup de paramètres à étudier avant son déploiement. "On aimerait bien savoir l'impact sur le sol, sur la vie biologique", souligne son porte-parole Wolfgang Sturny.
Intérêt au-delà de l'agriculture
Et si le système est homologué, il pourrait devenir une alternative aux herbicides chimiques. L’intérêt est énorme dans l’agriculture biologique et la production de légumes, mais aussi dans le secteur urbain. Cette technologie pourrait permettre de désherber les rues, les autoroutes ou encore les voies ferrées.
Gaël Klein/oang