"Les archéologues qui recherchent des preuves du passage d'hommes sur les cols alpins s'intéressent aux objets que nos ancêtres auraient pu perdre ou déposer", indique Ralph Lugon, invité du Journal du matin de la RTS. "Il sont souvent en matériaux organiques, poursuit-il. Ce sont des bois, des textiles, du cuir..."
Et il peut arriver que ce soit des randonneurs qui tombent dessus. "Ils ne sont pas toujours conscients de ce qu'ils trouvent, observe Ralph Lugon. Parfois, un morceau de bois peut être un arc néolithique qui a 5000 ans."
Fenêtre de tir
Pour le géographe, on vit une époque charnière car les glaciers fondent "très vite". "La fenêtre de tir pour chercher des objets va se refermer, souligne Ralph Lugon. Tout se dégrade très vite."
Avec d'autres chercheurs, Ralph Lugon est parvenu à modéliser le retrait glaciaire dans les Alpes pennines valaisannes, à cheval entre la Suisse et l'Italie. "On voit que sur les 20 à 30 prochaines années, on aura environ 30% à 40% de perte de la surface glaciaire valaisanne", estime-t-il. Un retrait "extrêmement rapide", que le glaciologue attribue au réchauffement climatique.
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L'archéologie "manque de moyens"
En matière d'archéologie, "c'est une lutte permanente pour trouver des moyens", regrette Ralph Lugon. "En Valais, la situation n'est pas bonne du tout", poursuit le scientifique, rappelant notamment la récente fermeture du Musée d'archéologie.
Or, comme Neuchâtel, le Valais dispose d'un "patrimoine exceptionnel". "Quand vous creusez sous la vielle-ville de Sion, vous avez des couches de cimetières romains, celtes, de la période néolithique", insiste Ralph Lugon.
Et de conclure: "S'il y a des restrictions budgétaires, on ne peut plus suivre l'archéologie ni protéger notre patrimoine."