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Les bons réflexes pour protéger ses données personnelles sur internet

Moteurs de recherche, navigateurs, réseaux sociaux, applications... Ces outils du quotidien sont de véritables aspirateurs à données personnelles mais quelques précautions simples peuvent limiter les fuites.

Faire le vide dans son navigateur

Les navigateurs (Explorer, Safari, Chrome...) stockent tout: login, mots de passe, achats, clics sur des sites de rencontre, tout y passe. C'est pourquoi il est important d'effacer régulièrement les cookies.

"Ce sont eux qui permettent de tracer les requêtes d'un même utilisateur, parfois même à travers plusieurs sites", explique Philippe Oechslin, chercheur en sécurité informatique à l'EPFL. Certains navigateurs disposent d'une option permettant de refuser les cookies de sites tiers. Autre astuce : activer le mode "navigation privée".

Limiter ses connexions à Google

Plus Google sait de choses sur vous, mieux il se porte. Le géant informatique "incite à être connecté en permanence sous prétexte d'offrir des services personnalisés, mais cette simplification est payée par les données de l'utilisateur", alerte Solange Ghernaouti, spécialiste de la cybersécurité à l'Université de Lausanne.

La chercheuse invite à varier de temps en temps les moteurs de recherche et les fournisseurs de services afin de ne pas laisser toutes ses informations au même endroit. Evitez d'être connecté à Google lorsque vous faites une recherche, de sorte qu'elle ne soit pas ajoutée à votre profil personnel. Il faut y être attentif si vous utilisez en même temps d'autres services en ligne de Google tels que Gmail, Google Drive ou autre.

Réclamer son historique

Google garde un historique -parfois étonnamment précis- de votre activité en ligne, qu'il est possible de consulter et d'effacer sur la page myactivity.google.com. La page https://www.google.com/maps/timeline permet quant à elle de consulter et d'effacer l'historique de localisation.

Une nouvelle fonctionnalité sur Facebook permet aussi de demander au réseau social les informations qu'il a accumulées sur vous. "Cette démarche est intéressante car elle peut permettre de prendre conscience de tout ce que l’on a donné. Plus les gens le feront, plus les géants d’internet seront forcés de rendre des comptes", relève Solange Ghernaouti.

Le pire espion, votre smartphone

Quasiment toutes les applications demandent d'accéder à votre localisation. Si vous acceptez, le moindre de vos déplacements sera enregistré. La bonne nouvelle, c'est que si elle ne vous est pas utile, cette fonction peut être désactivée dans les paramètres de votre appareil.

Pour ce qui est des applications, "la grande majorité ne sont pas altruistes", avertit Philippe Oechslin. "Leurs créateurs gagnent de l'argent soit en affichant de la publicité soit en vendant les informations qu'elles arrivent à glaner sur leurs utilisateurs" poursuit l'expert.

Les applications doivent déclarer explicitement les droits d'accès dont elles veulent faire usage (par exemple l'accès à l'appareil photo, la localisation ou votre agenda). "Si une application de lampe de poche demande l'accès à votre localisation, il faut refuser et désinstaller l'application", poursuit Philippe Oechslin.

Détail ironique: ces applications trop intrusives sont facilement détectables par d'autres applications censées scanner votre téléphone, comme F-Secure, Eset ou Sophos.

Méfiez-vous des questionnaires

Les pétitions, sondages ou autres formulaires de contact en ligne peuvent servir à vous soutirer des données qui seront plus tard revendues à des fins de publicité ciblée. "Soyez attentifs aux champs obligatoires et donnez le plus de fausses informations possibles", conseille Solange Ghernaouti.

Ce qui est posté sur Facebook ne vous appartient plus

Les spécialistes ne le diront jamais assez, la confidentialité n'existe pas sur Facebook et tout ce qu'on y poste est utilisé, à des fins pas toujours très transparentes. "L'usage idéal de Facebook serait de s'en passer", plaisante Solange Ghernaouti. "Le plus simple est de considérer que toute information que l'on poste sur Facebook est publique", résume Philippe Oechslin.

La chercheuse appelle à s'interroger sur l'utilité de chacun de ses actes sur le réseau social. "Aimer une publication, réagir, partager ce qui relève de l'intime et du sentiment... C'est permettre à Facebook de dresser un profil personnalisé." Et d'énoncer une dernière recommandation: "Ce n'est pas parce que l'on a rien à cacher qu'il faut tout montrer".

>> Voir aussi les conseils de Nicolas Rossé :

Protéger ses données sur Internet: les conseils de Nicolas Rossé
Protéger ses données sur Internet: les conseils de Nicolas Rossé / 19h30 / 1 min. / le 4 octobre 2017

Pauline Turuban

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