100 à 0, c'est par ce score sans appel qu'AlphaGo Zero a battu son ancienne version, racontent ses concepteurs dans Nature mercredi.
Au jeu de go, le nombre de combinaisons possibles est astronomique, plus grand que le nombre d'atomes dans l'univers. Les programmes informatiques ne peuvent donc pas passer en revue toutes les possibilités mais doivent imiter les concepts stratégiques humains.
Un ordinateur autodidacte
Pour battre le grand maître sud-coréen, AlphaGo avait été nourri des milliers de parties jouées par des professionnels et des amateurs, lui permettant "d'apprendre" à copier le raisonnement humain.
Pour s'entraîner, AlphaGo Zero joue contre lui-même, "en partant de 0" sans autre connaissance sur le go que les règles du jeu. Contrairement à AlphaGo, il n'a donc pas eu besoin de se confronter à des humains pour devenir imbattable.
Après trois jours d'entraînement et 5 millions de parties en autodidacte, il a battu la version de 2016.
agences/boi
Une victoire qui avait fait sensation en 2016
La victoire d'AlphaGo sur le grand maître coréen Lee Se-Dol l'an dernier avait fait sensation: c'était la première fois qu'un logiciel écrasait un joueur chevronné lors d'un match entier.
AlphaGo avait été développé par le britannique DeepMind, une filiale de Google spécialisée dans l'intelligence artificielle.
Cette victoire avait été saluée comme une percée technologique pour les ordinateurs, désormais capables non seulement de conduire des voitures mais aussi d'aider l'humanité à résoudre quelques-uns des problèmes scientifiques, techniques ou médicaux les plus ardus.
Déjà en 1997, le champion du monde d'échecs Garry Kasparov avait été vaincu par l'ordinateur Deep Blue d'IBM. Mais le défi pour la machine semblait bien plus relevé au jeu de go, dans lequel deux adversaires tentent d'occuper le plus d'espace sur un plateau quadrillé en plaçant alternativement des pierres noires et blanches.