Selon l'étude publiée jeudi dans Nature, le "big void" (grand vide), comme les chercheurs l'ont appelé, fait au moins 30 mètres de long. Il se trouve à 40-50 mètres de la chambre de la Reine, au coeur du monument funéraire.
Pour débusquer ce vide, les scientifiques se sont aidés de particules cosmiques (ou plus précisément de muons). Quand les muons – des particules élémentaires créées dans la haute atmosphère par des rayons cosmiques – rencontrent de la matière, ils ralentissent puis s'arrêtent.
Les chercheurs mesurent donc la quantité de ces particules qu'ils récupèrent derrière un objet à sonder. S'ils constatent un excédent à un endroit, c'est que les muons ont traversé moins de matière, donc du vide.
Une découverte inattendue
Depuis fin 2015, la mission qui réunit des scientifiques égyptiens, français, canadiens et japonais scrute le ventre du monument funéraire. Elle utilise des technologies de pointe non invasives qui permettent de voir à travers les monuments afin de découvrir d'éventuels vides ou structures internes méconnues et en apprendre un peu plus sur les méthodes de construction.
"Il y a énormément de théories sur l'existence d'éventuelles chambres secrètes dans la pyramide (...) mais "aucune d'entre elles ne prédisait l'existence de quelque chose d'aussi grand", explique Mehdi Tayoubi, codirecteur du projet ScanPyramids à l'origine de la découverte.
Quel rôle?
Les chercheurs n'ont pas non plus d'information sur le rôle de ce vide. Cela pourrait être "une succession de chambres accolées les unes aux autres, un énorme couloir horizontal, une deuxième grande galerie… plein d'hypothèses sont possibles", avoue Mehdi Tayoubi.
Mais il sera difficile d'atteindre le 'big void'. "On réfléchit à des modes d'investigation relativement légers, non destructeurs", explique le codirecteur de la mission.
>> Le documentaire "Kheops, mystérieuses découvertes", cofinancé par la RTS, sera diffusé le 27 novembre sur RTS Deux.
ats/jvia/boi