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Une agriculture 100% bio "pas viable" sans changements en profondeur

Alimentation: le bio face au défi d'un nouveau modèle sociétal
Alimentation: le bio face au défi d'un nouveau modèle sociétal / 19h30 / 2 min. / le 15 novembre 2017
Obtenir une production agricole 100% bio en 2050 ne pourrait pas se faire sans une augmentation de la surface cultivée ou un changement du régime alimentaire des êtres humains, selon une étude.

Les chercheurs se basent pour leurs modèles sur une population de plus de 9 milliards d'êtres humains en 2050 et sur une augmentation nécessaire de 50% de la production agricole pour nourrir la planète à cette date.

Selon l'étude publiée dans Nature Communications, l'agriculture biologique ayant de moindres rendements que l'agriculture traditionnelle, il faudrait pour atteindre cet objectif sans modifier le comportement alimentaire actuel augmenter les surfaces cultivées de 16 à 33%, accroissant dans le même temps la déforestation de 8 à 15%.

Moins de gaspillage et de consommation de viande

Les chercheurs estiment qu'obtenir 100% de produits bio sans augmenter la surface cultivée devient "viable" uniquement en baissant de 50% le gaspillage alimentaire et en supprimant totalement les cultures destinées à l'alimentation animale.

Résultat: moins de têtes de bétail, et un passage de 38% à 11% de la part que représentent les protéines animales dans la totalité de celles consommées.

afp/jvia

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Des résultats "simplistes"?

Les auteurs de l'étude notent que que "dans la vraie vie" les résultats pourraient être différents notamment selon les spécificités régionales. Sans se prononcer pour un scénario plutôt qu'un autre, ils estiment qu'une mise en oeuvre "partielle et combinée" permettrait "un avenir alimentaire plus durable".

Mais les résultats de la recherche sont accueillis avec des doutes par certains scientifiques. Ces modèles, "simplistes comparés à la vraie vie", contiennent "beaucoup de suppositions qui pourraient ou non se révéler vraies", a commenté Les Firbank, chercheur en agriculture à l'université de Leeds. Il note toutefois qu'ils sont "suffisamment réalistes pour aider à élaborer des politiques". Martine Barons, de l'Université de Warwick, évoque elle des "normes culturelles et sociales à réécrire".