Dans une grotte artificielle au bord du lac de Bienne se joue une partie de l'avenir des fresques de Lascaux. Une grotte tenue secrète qui pourrait sauver ces peintures vieilles de 18'000 ans.
Découvertes en 1940 en Dordogne, les grottes de Lascaux attirent rapidement des milliers de visiteurs. Un afflux qui mène à la dégradation des fresques. En 1963, le site est fermé au public.
En 2009, les scientifiques réalisent qu'un nouveau phénomène met en danger les peintures. Des vermiculations - soit des amas de minéraux - attaquent les pigments des fresques.
Des chercheurs de La Chaux-de-Fonds appelés
La mission de comprendre le phénomène est confiée aux chercheurs de l'Institut suisse de spéléologie. Ceux-ci ne peuvent cependant pas se rendre sur place, l'activité y étant limitée. Ils se rabattent donc sur quatre sites de comparaison, dont celui du lac de Bienne.
"Nous avons pu constater dans la grotte que la bâche que nous y avions accrochée était pleine de taches", décrit Pierre-Yves Jeannin, responsable du projet. "Ce sont des vermiculés qui ressemblent à ceux de Lascaux. Et comme c'est un support artificiel et qu'il y en a sur une grande surface, nous pouvons faire toutes sortes d'expérimentations pour comprendre la formation de ces amas."
La condensation, un élément-clé
L'Institut suisse de spéléologie ne travaille pas seul. Une équipe pluridisciplinaire a été mobilisée. Et après plusieurs mois de recherche, elle est parvenue à une première explication: la condensation.
"Un élément-clé pour la formation de ces vermiculations, c'est la condensation", explique Pierre-Yves Jeannin. "Quand l'air qui est dans la galerie, déjà humide à la base, arrive sur un support plus froid, il va faire des gouttes. Vraisemblablement, les vermiculations se forment essentiellement là où ces gouttes de condensation apparaissent."
En moyenne, l'équipe neuchâteloise se rend une fois par mois dans la grotte pour récolter des données. Jusqu'à trouver une solution? Les chercheurs sont confiants. D'ici la fin de l'étude dans une année, ils devraient pouvoir proposer des solutions pour au moins limiter le problème.
Elodie Botteron/tmun