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"La capacité d'espionnage des objets connectés est sous-estimée"

L’interview: Solange Ghernaouti est une experte en cybercriminalité
L’interview: Solange Ghernaouti est une experte en cybercriminalité / 19h30 / 5 min. / le 10 décembre 2017
Invitée du 19h30 dimanche, Solange Ghernaouti, experte en sécurité et criminalité informatique et professeure à l'Université de Lausanne, revient sur l'importance d'être attentif aux données personnelles que l'on livre.

La sécurité informatique est devenue un enjeu majeur, pour les gouvernements, les entreprises et chacun d'entre nous. Il y a trois semaines, un piratage chez Uber concernant 57 millions d'utilisateurs a été révélé.

>> Lire : Les données de 57 millions d'utilisateurs d'Uber ont été piratées

Cette semaine encore en Suisse, la Confédération a annoncé un nouveau vol de 70'000 noms d'utilisateurs et mots de passe.

>> Lire : Vol de 70'000 données d'accès à des services en ligne en Suisse

"On voit de plus en plus de vols de données, y compris du côté des fournisseurs et pas forcément du côté de l'utilisateur final. Cela interpelle car nous sommes tous victimes de cette criminalité informatique", commente l'experte en cybersécurité Solange Ghernaouti, invitée du 19h30 dimanche.

Mais, souligne l'enseignante en lutte contre la cybercriminalité à l'UNIL, le piège est que l'on n'a pas d'autre choix que de communiquer ses données, notamment bancaires, si l'on veut utiliser des services tels qu'Uber, Paypal ou encore iTunes.

Dès lors que nous connectons un objet sur internet, ce sont nos vies que nous connectons.

Solange Ghernaouti, experte en cybersécurité

Autres aspirateurs à données personnelles selon la spécialiste: les objets connectés, qui se font progressivement une place dans notre quotidien.

"Dès lors que nous connectons un objet sur internet, ce sont nos vies que nous connectons. La capacité d'espionnage des montres connectées, des jouets connectés, de nos smartphones, est sous estimée et généralement mal expliquée, donc on ne peut pas l'appréhender", relève-t-elle.

"Ai-je besoin de 'liker' tout le temps quelque chose?"

Quant aux réseaux sociaux tels que Facebook, "ils nous incitent à être transparents et à nous livrer en permanence, à être connectés en permanence. En revanche, on ne voit pas du tout la transparence de leur côté. On ne sait pas du tout la façon dont les données sont exploitées et corrélées", pointe Solange Ghernaouti.

Cette dernière estime que l'on devrait être plus exigeants à leur égard en matière de sécurité et de transparence. La spécialiste invite aussi les utilisateurs à se "réfréner": "Il ne faut pas tout utiliser, ne pas tout dire, et se poser la question de l'utilité du service: ai-je besoin de 'liker' tout le temps quelque chose?"

ptur

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