Depuis le 1er janvier, la France interdit les particules de plastique dans les cosmétiques. La Belgique, les Etats-Unis, le Canada, la Corée du Sud, Taïwan et l'Australie feront de même cet été. Le Royaume-Uni, la Suède, l’Italie, l'Irlande et les Pays baltes devraient suivre le mouvement.
Ces microbilles abrasives se trouvent notamment dans les gommages, dentifrices ou autres produits exfoliants.
Créées à la fin des années 1990, ces billes "peu irritantes et a priori non toxiques pour la santé humaine permettaient de créer une formule bien blanche et agréable à l’oeil pour le consommateur", a indiqué dans l'émission On en parle de la RTS Jannick Thiroux, cosmétologue et enseignant chargé des formations en cosmétique à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay.
A travers les filtres
Mais ces minuscules billes de plastique sont si petites qu'elles passent à travers les filtres des stations d’épuration et sont rejetées dans les eaux des rivières, des lacs et des mers. Elles participent ainsi à la pollution des océans en microplastiques.
L’Union européenne estime qu'entre 80'000 et 219'000 tonnes de microplastiques sont déversées dans l’environnement marin européen tous les ans. La part issue de l’industrie des cosmétiques représente de 0,1 à 1,5% de la masse totale des microplastiques.
Pour Luiz Felippe de Alencastro, directeur du Laboratoire central environnemental de l'EPFL, ces microplastiques sont partout dans les eaux suisses. Des particules supérieures à 300 micromètres ont été relevées dans tous les échantillons prélevés dans les lacs et sur les plages, a-t-il expliqué dans l'émission On en parle.
Pas d’interdiction en Suisse
Le conseiller national écologiste zurichois Balthasar Glättli a fait part de son inquiétude à ce sujet au Conseil fédéral. Mais pour le gouvernement, "il serait disproportionné d’interdire les microparticules de plastique dans les produits cosmétiques d’après les connaissances actuelles".
L'Office fédéral de la santé publique, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et l'Office fédéral de l'environnement disent toutefois suivre le sujet avec attention.
Frédérique Volery/lan