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Les nouveaux rivaux des grands acteurs de la conquête spatiale

Espace: Triomphe d'Elon Musk
Espace: Triomphe d'Elon Musk / 19h30 / 2 min. / le 7 février 2018
La société SpaceX du milliardaire Elon Musk a lancé mardi sa fusée Falcon Heavy, "la plus puissante du monde". La firme privée américaine confirme ainsi sa position de concurrente sérieuse des grands de l'aérospatial.

Avec le lancement de mardi, le fantasque Elon Musk se rapproche de son rêve: coloniser Mars et mourir un jour sur la planète rouge... "Mais pas à l'impact."

>> Le reportage du 19h30 sur Elon Musk :

Elon Musk: une Tesla dans l'espace
Elon Musk: une Tesla dans l'espace / 19h30 / 2 min. / le 6 février 2018

Au-delà de ses déclarations choc, l'entrepreneur sud-africain a su dès le début des années 2000 proposer un concept novateur: la fusée recyclable, capable de revenir sur son pas de tir après avoir placé sa charge sur orbite. Une manière de limiter la casse et donc d'abaisser les coûts de lancement.

Après quelques échecs, puis des réussites, SpaceX facturerait désormais certains lancements 50 millions de dollars aux exploitants de satellites. Des coûts qui pourraient descendre dans une fourchette de 30 à 40 millions de dollars à l'horizon 2020, selon un rapport publié fin 2017 par l'Institut Montaigne, un "think tank" français.

De quoi inquiéter les acteurs traditionnels comme l'européen Arianespace. Avec un coût de lancement estimé à 65 millions d'euros par satellite, la future Ariane 6, non réutilisable, s'avérerait nettement moins compétitive dès son lancement prévu dans deux ans. Ces estimations font toutefois débat.

>> Lire aussi : Décollage réussi pour Falcon Heavy, la plus puissante fusée du monde

De "fou des étoiles" à partenaire de la NASA

Dans cette course aux étoiles "low cost", Elon Musk n'est pas seul. Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, a créé dès 2000 son entreprise aérospatiale, la très secrète Blue Origin. Celle-ci misait à l'origine sur un secteur différent: le tourisme dans l'espace. Mais elle annonce pour 2020 l'arrivée d'un lanceur réutilisable, baptisé New Glenn.

A leur apparition, le monde de l'aérospatial s'est d'abord amusé de ces nouvelles sociétés pleines d'ambition. Désormais, la NASA collabore avec SpaceX, lui confiant des missions de ravitaillement de la Station spatiale internationale (ISS). Des lancements vendus plus chers à l'agence américaine qu'aux opérateurs privés, selon plusieurs observateurs. "C'est une subvention déguisée, on ne se bat pas à armes égales", confiait l'an dernier à la presse française Alain Charmeau, président exécutif d'ArianeGroup.

Car de son côté, le lanceur européen connaît des difficultés pour financer sa prochaine fusée. Afin de lutter face aux nouveaux acteurs, Ariane continue de mettre en avant sa fiabilité. Jusqu'à ce qu'elle soit rattrapée sur ce point également par SpaceX?

La compétition s'annonce vive. L'an dernier, la firme américaine a lancé 18 fusées, contre 11 pour sa rivale européenne. Au total, 14 étages de lanceurs de SpaceX sont revenus avec succès en 2017, certains ayant été réutilisés.

>> Revoir aussi le décollage de la fusée Falcon Heavy :

La fusée Falcon Heavy a décollé
La fusée Falcon Heavy a décollé / L'actu en vidéo / 1 min. / le 6 février 2018

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