Le Tessin et sa région ont le potentiel de devenir le troisième pôle économique de la Suisse, aux côtés de Zurich/Bâle et de l’Arc lémanique, estimait l'économiste Remiggio Ratti cette semaine dans la Neue Zürcher Zeitung.
"Le Tessin a toujours été un pôle économique, si l'on prend la place financière suisse, avec Zurich, Genève, mais aussi Lugano et Chiasso, qui sont tournées vers l'Italie, où les industriels et les commerces ont besoin de services financiers de qualité", répond le conseiller d'Etat tessinois Norman Gobbi, l'un des leaders de la Lega, invité vendredi de La Matinale de la RTS.
Il reconnaît toutefois que le canton est à un moment charnière: "C'est le moment pour le Tessin de sortir de sa dimension périphérique." "Avec le tunnel AlpTransit, on est plus proche de Zurich. Mais Zurich est aussi plus proche de Milan. Nous devons avoir ce double rôle de pont, plutôt que d'être juste un corridor", précise-t-il.
Union "socio-économique" compliquée
Norman Gobbi est actif dans les instances de la Regio insubrica, qui va du Tessin au nord du Pô. Pour lui, ce rôle de pôle et de pont avec l'Italie est déjà en train de se réaliser par la mobilité, "mais d'un point de vue socio-économique, c'est beaucoup plus difficile".
Selon lui, "les systèmes fiscaux et juridiques" difficilement compatibles des deux pays sont la raison principale.
Mais il invoque aussi la distance entre les pouvoirs politiques à Rome et la frontière italo-suisse. "Milan est la quatrième métropole européenne, mais elle n'a pas l'autonomie d'une capitale... et elle est déjà plus loin que Côme et Varèse en ce qui concerne les relations avec le Tessin", ajoute-t-il.
Propos recueillis par Romain Clivaz
Adaptation web: Jessica Vial