Lors de ses recherches il y a 75 ans, Albert Hofmann manipulait du LSD et une goutte était tombée sur sa main, déclenchant d'étonnantes sensations: angoisse, vertige, visions surnaturelles, bonheur et gratitude.
Le chimiste découvrait les effets hallucinogènes de cette substance indissociable du mouvement psychédélique des années 1960.
Glorification dans certains milieux
Albert Hofmann destinait avant tout sa découverte à des utilisations en psychiatrie ou en neurologie. Sandoz a ainsi produit du LSD pour le corps médical entre 1947 et 1966. Le produit a été utilisé sur les alcooliques et les cancéreux sans espoir de guérison.
A cette époque, le chimiste n'imaginait pas que sa découverte serait glorifiée par des millions de personnes, écrira-t-il plus tard dans son livre "LSD - Mon enfant terrible". Mais dès les années 1950, le LSD est devenu la drogue numéro un, surtout aux Etats-Unis, et il a été glorifié dans certains milieux, notamment artistiques.
ats/boi
Une utilisation médicale qui perdure
En 1963, le brevet de fabrication du LSD est arrivé à échéance et la substance a été placée sur la liste des stupéfiants interdits aux Etats-Unis. La consommation non médicale n'a pourtant pas cessé, mais est devenue marginale.
Mais le LSD intéresse toujours les chercheurs et plusieurs études ont bénéficié d'autorisations spéciales ces dernières années, en Suisse et ailleurs.
Une équipe bâloise a ainsi montré en 2017 que le LSD réduit l'activité de l'amygdale, une région cérébrale centrale pour la gestion des émotions négatives, la peur en particulier. Des effets jugés intéressants pour traiter la dépression, les dépendances ou les troubles anxieux.
Le LSD est aussi réputé pour réduire les frontières entre soi-même et autrui. Des scientifiques zurichois s'y intéressent pour la fabrication de nouveaux médicaments contre la schizophrénie ou la dépression.