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"On peut vouloir un enfant, mais pas à n'importe quel prix"

Invité à la RTS vendredi, le gynécologue-obstétricien René Frydman, père scientifique du premier bébé-éprouvette de France, a dénoncé une commercialisation toujours croissante dans le domaine de la procréation.

"Depuis 40 ans, le monde va vers une commercialisation de ce qui touche à la procréation", constate René Frydman, spécialiste de la reproduction et du développement de l’assistance médicale à la procréation (PMA) en France, dans l'émission Forum vendredi.

C'est à lui que l'on doit le premier bébé-éprouvette de France, une fillette nommée Amandine née en 1982, quatre ans après le premier bébé-éprouvette du monde au Royaume-Uni.

Pour un élargissement de la PMA

Aujourd’hui, René Frydman se dit favorable à l'élargissement de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes homosexuelles. Il met toutefois en garde contre l’idée d’un "droit à l’enfant" et d’une marchandisation du corps par le biais des mères porteuses - la gestation pour autrui (GPA), par ailleurs interdite en Suisse.

"Louer le corps d'une femme est pour moi la ligne rouge inacceptable", affirme-t-il. "On peut vouloir un enfant, mais pas à n'importe quel prix. Il faut prendre un peu de recul et accepter de dire 'On ne peut pas tout'."

Le docteur René Frydman, gynécologue-obstétricien, à qui l'on doit le premier bébé-éprouvette en France. [AFP - L.Souci]AFP - L.Souci
Interview de René Frydman, favorable à l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) / Forum / 7 min. / le 27 avril 2018

>> Ecouter son interview:

Propos recueillis par Mehmet Gultas

Adaptation web: Katharina Kubicek

René Frydman donnera samedi à 10h30 une conférence à la Fondation Brocher à Hermance (GE) sur le sujet de la procréation assistée, pour lancer le du cycle "Les Pionniers & l'éthique" organisé à l'occasion des 10 ans de la fondation.

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2162 bébés nés par PMA en 2016 en Suisse

En Suisse, la procréation médicalement assistée (PMA) a permis de mettre au monde 2162 bébés en 2016, un nombre en légère hausse par rapport aux années précédentes, selon l'Office fédéral de la statistique.

Le recours à des mères porteuses ainsi que le don d'ovocytes sont par contre interdits.