C'est le professeur Georges Meylan, qui a repris en 2004 la chaire d'astrophysique de l'EPFL à Lausanne, qui est à l'origine de cette découverte. Il découvre sur le bord de la fenêtre de son nouveau bureau deux globes en bois. Intrigué, il commence à se pencher sur leur histoire.
Ces globes, l'un terrestre et l'autre céleste, sont datés de 1541 et 1551 et portent la signature du père de la cartographie moderne, Gérard Mercator. Le géographe et mathématicien de la Renaissance a conçu ses sphères, dont moins d'une trentaine d'exemplaires sont recensés dans le monde, à l’époque des grandes découvertes.
La surprise s'est transformée en stupeur quand j'ai vu écrit 1541 et 1551 et Mercator
Doute levé sur leur authenticité
Ces deux exemplaires ont bien failli retomber dans l'oubli. Une première analyse au carbone-14 avait conclu qu'ils ne remontaient probablement pas au 16ème siècle. Le doute était permis, puisque des copies ont été réalisées à la fin du 19ème siècle.
En 2013, l'Université de Lausanne retente sa chance en mandatant des spécialistes de la dendrochronologie, technique de datation des morceaux de bois. Leur analyse, assortie d’une nouvelle datation au carbone-14, a confirmé qu'ils remontaient bien au 16ème siècle. Des examens complémentaires sur la surface des sphères, en particulier sur le vernis, ont révélé que les globes avaient été restaurés à une période ultérieure.
Grand âge avéré
L'Université de Lausanne a alors mis tout en oeuvre pour ausculter ses deux précieux globes et attester définitivement de leur grand âge. Ils ont encore été nettoyés, protégés, consolidés et entièrement numérisés en 3D pour permettre de les consulter virtuellement sur internet.
Lucia Sillig/Lara Gross
Du 5 mai au 15 juillet 2018 au Musée Arlaud à Lausanne