Un certain nombre de critères ont dû être définis pour parvenir à cette décision. Les experts de l'OMS ont procédé à des analyses de cas concrets dans de nombreuses régions du monde. Ils ont également sondé des professionnels de la santé confrontés à des patients souffrant d'addiction aux jeux vidéo ou numériques.
Perte de contrôle sur le jeu
La frontière entre un joueur assidu et un joueur maladif a dû être définie de manière stricte et consensuelle: elle se situe au moment où l'on perd le contrôle sur le jeu à un point tel qu'il altère durablement des activités familiales, sociales, éducatives ou professionnelles.
"C'est lorsqu'on joue de manière persistante ou permanente et qu'on ne peut plus contrôler la fréquence, l'intensité ou la durée du jeu" explique Robert Jacob, médecin au Département de classification internationale des maladies à l'OMS. Et quand le jeu prend à ce point le dessus sur les activités quotidiennes, "il faut aider la personne à s'en sortir."
La classification des maladies est la norme internationale utilisée par les médecins du monde entier pour diagnostiquer des affections. Les chercheurs de l'OMS classent les maladies par catégories. Les troubles du jeu vidéo font donc désormais partie de l'une d'entre elles.
Pierre-Etienne Joye/oang