Le 22 septembre 2017, l'observatoire de neutrinos IceCube, un détecteur d'un kilomètre cube enfoui sous les glaces du pôle Sud à la station Amundsen-Scott, détectait la collision d'un neutrino de haute énergie avec un noyau atomique, explique Teresa Montaruli, professeure au Département de physique nucléaire et corpusculaire de l'Université de Genève et membre de l'expérience IceCube.
Eruption de rayons gamma
En croisant les données d'IceCube avec celles des observatoires de rayons gamma, de télescope spatiaux et du Major Atmospheric Gamma Imaging Cherenkov Telescope, les chercheurs ont pu identifier la source du neutrino détecté en septembre, selon ces travaux publiés dans la revue Science
C'est un objet de type "blazar", un trou noir massif et en rotation rapide situé au centre d'une galaxie spirale avec son jet de particules en direction de la Terre. Il se trouve à environ 4 milliards d'années-lumière de la Terre et est connu par les astronomes sous le nom de TXS 0506+056.
ats/ebz
Un cube de glace d'un kilomètre de côté
La collaboration IceCube comprend plus de 300 scientifiques de 49 institutions dans douze pays, dont la Suisse. Ce détecteur de particules installé sous la surface du pôle Sud est, en volume, le plus grand au monde.
Encapsulant un kilomètre cube de glace à une profondeur d’un mile, il est composé de plus de 5000 capteurs de lumière disposés en grille, précise l'Université de Genève.
Lorsqu’un neutrino interagit avec le noyau d’un atome, il produit une particule chargée qui, à son tour, génère un cône caractéristique de lumière bleue capté par IceCube et cartographié à travers la grille du détecteur.