Dans ses bagages, le conseiller fédéral a emmené des représentants de l'économie, mais aussi du monde académique et scientique. La délégation a effectué une visite au Beijing Institute of Technology et ses 28'000 étudiants pour se convaincre de leurs liens.
Tout a commencé quand des spécialistes chinois en astrobiologie ont échangé avec des chercheurs de l'Université de Zurich. "Après avoir fait connaissance, on a réalisé que ce serait bien d'échanger des étudiants au niveau du doctorat, puis ensuite d'augmenter le volume des échanges", relate Michael Hengartner, recteur de l'Université de Zurich.
Double intérêt pour la Suisse
Un bel exemple de diplomatie scientifique, selon Mauro Moruzzi, qui supervise les tâches internationales du Secrétariat d'Etat à la formation, la recherche et l'innovation.
"Il y a clairement un intérêt du côté suisse à développer des rapports de qualité avec des institutions chinoises qui sont aujourd'hui de classe mondiale", affirme-t-il. "L'intérêt est double: pour nos diplomates, de pouvoir amener les avantages d'une Suisse qui compte, et qui intéresse les Chinois. Et pour les Suisses, c'est un marché de la science, avec de nombreux investissements, des laboratoires extrêmement intéressants, des Chinois qui font de la recherche en Suisse et qui sont nos ambassadeurs par la suite."
Et malgré des différences culturelles, cela fonctionne, à en croire Michael Hengartner. "Les Chinois sont extrêmement organisés, très stratégiques. Une fois qu'ils ont décidé quelque chose, ils investissent beaucoup pour arriver au but. En Suisse, on est plus individualiste, on travaille ensemble si on le veut bien, c'est moins dirigé. Pour certains projets, le dirigisme est excellent. Pour le recherche fondamentale, le chaos individuel peut être bon aussi."
Olivier Schorderet, envoyé spécial de RTSinfo à Pékin/kkub