Les cités mayas étaient extrêmement peuplées, selon une étude publiée vendredi dans Science par une équipe internationale. Un réseau de villes Mayas interconnectées, sur un territoire grand comme deux fois la Suisse... c'est ce qu'un système de laser aérien (LiDAR) avait révélé au début de l'année.
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La télédétection LiDAR (Light Detection And Ranging) permet de révéler la taille, la complexité et la diversité des structures cachées par la forêt tropicale:
Crédits vidéo: Shrestha/NCALM
Cette technologie permet aux archéologues de voir littéralement à travers la forêt, dévoilant des sites cachés parfois à quelques dizaines de mètres seulement des endroits qu'ils fouillent depuis des années. Et qui étaient passés totalement inaperçus.
Une vue du site à l'œil nu:
La même vue, sans la végétation, enlevée numériquement:
Les chercheurs avaient déjà pu identifier plus de 60'000 ruines d'habitations. Ils ont aussi visualisé des canaux, des terrasses, une complexité et une diversité dont ils n'avaient pas idée.
L'étude extrapole ces données à l'ensemble de la mégalopole: "Entre 650 et 800 après J.-C., la démographie est particulièrement importante", explique un des auteurs, Cyril Castanet, géographe à l'Université de Paris 8. "Un modèle estime que 7 à 11 millions d'individus peuplaient cette région."
Une démographie très dense
Des chiffres étonnants; en comparaison, les spécialistes estiment qu'à cette période, les plus grandes villes recensées du monde, comme Bagdad, atteignaient à peine le million de personnes.
En Europe, aux alentours de l'an 800 après Jésus-Christ, il y avait vraisemblablement dix habitants au kilomètre carré. Alors que chez les Mayas, la densité était dix fois supérieure: une densité comparable à celle de la France d'aujourd'hui.
L'étude met également en évidence un impressionnant réseau de routes pavées et de canalisations, permettant d'exploiter intensivement l'ensemble du territoire.
Lucia Sillig/sjaq
Le changement climatique en cause?
Il y a plusieurs hypothèses quant aux raisons du déclin et de l'abandon de ces cités vers la fin du premier millénaire. Il est établi qu'il y a eu un changement climatique à cette période: vu la démographie et le niveau d'exploitation du sol, les chercheurs pensent qu'il a très bien pu provoquer des ravages sur les populations.