L'étude publiée lundi dans les Comptes-rendus de l'académie américaine des sciences démontre qu'avec la réduction massive des insectes et des arthropodes, ce sont aussi les animaux insectivores – tels que lézards, grenouilles et oiseaux – qui périclitent (lire encadré).
Deux degrés de plus
La faute en revient principalement au réchauffement du climat. Les chercheurs parviennent à cette conclusion en constatant la hausse de la température à Porto Rico depuis 40 ans: plus deux degrés Celsius entre 1978 et 2015.
L'effet du réchauffement climatique n'est pas uniforme. Une étude publiée dans Science en août a conclu que, ailleurs que dans les régions tropicales, une hausse de la température allait doper la population d'insectes nuisibles, qui ravageront proportionnellement plus de cultures humaines.
ats/sjaq
De la colle et des filets pour mesurer la population
Mesurer la population d'arthropodes – insectes, chenilles, araignées – n'est pas simple. Une méthode consiste à placer des pièges sur le sol et dans la canopée de la forêt. Les pièges sont des plaques recouvertes de colle. Les chercheurs passent aussi des filets des centaines de fois au sol et dans les feuillages. La "biomasse" sèche totale capturée est ensuite pesée.
C'est ce qu'avait entrepris le biologiste Bradford Lister en 1976 et 1977 dans la forêt tropicale d'El Yunque sur l'île de Porto Rico, un territoire américain des Caraïbes. Bradford Lister, de l'université polytechnique Rensselaer dans l'Etat de New York, y est retourné avec un autre biologiste en 2011 et 2012, en utilisant les mêmes méthodes.
La masse d'arthropodes capturée par filets a été divisée par 4 à 8, selon le mois, et la quantité piégée par les pièges par 30 à 60.