Alors que s'ouvre la 24e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Katowice en Pologne, l'étude Univox de l'institut GFS Zurich publiée dimanche montre que pour plus de la moitié des Suisses (54%), l'urgence climatique implique une remise en question de leur style de vie. C'est particulièrement vrai pour les femmes et les Alémaniques.
Seule une minorité des personnes interrogées croient que les progrès technologiques pourront résoudre les problèmes environnementaux sans changement fondamental de société.
Mesures attendues
Si les émissions de CO2 ne devaient pas diminuer à l'avenir, deux sondés sur cinq plaident pour une augmentation des taxes sur le CO2 et plus de la moitié préconisent que les recettes soient utilisées pour encourager les rénovations de bâtiments et les économies d'énergie.
La moitié des personnes questionnées estiment aussi que les anciens chauffages à mazout doivent être remplacés par des systèmes plus respectueux de l'environnement, dans un délai transitoire qui reste à définir.
Deux tiers des sondés sont également d'avis que la Suisse devrait avoir trouvé des alternatives aux énergies fossiles d'ici vingt ans, de manière à pouvoir espérer rester sous la barre des 2 degrés fixée dans l'Accord de Paris sur le climat.
Plus de 40% pensent que de telles mesures destinées à protéger le climat et à sortir des énergies fossiles rendent l’économie suisse plus forte et la préparent à affronter l’avenir.
L'optimisme recule
Plus de 4 participants à l'enquête sur 10 sont par ailleurs d'accord avec l’affirmation selon laquelle la Suisse devrait se fixer pour objectif de devenir le pays le plus écologique d’Europe.
Là encore les femmes, les personnes vivant en Suisse alémanique et celles ayant suivi des études supérieures sont les plus enclines à exprimer leur soutien à cette idée.
Reste qu'à la question "Pensez-vous que le tournant énergétique peut réussir?", la proportion de personnes répondant par l'affirmative diminue d'année en année et a drastiquement chuté depuis 2016.
Pauline Turuban
Les sondés s'estiment plus conscient de l'urgence climatique que la moyenne
Près de 60% des sondés considèrent que leur niveau de conscience et de compréhension environnementale est supérieur à la moyenne. En matière de comportement, près de la moitié s'estiment dans la moyenne, et 44% se jugent là aussi au-dessus de la moyenne.
Conception de l’étude
L’institut de recherche GFS Zurich a réalisé en tout 1015 interviews par téléphone du 20 août au 7 septembre 2018. Le sondage est représentatif de la population adulte de Suisse alémanique et romande. L’intervalle de confiance de l’échantillon global est de +/- 3,1% pour un pourcentage de 50%.