Les 190 pays réunis en Pologne vont désormais s'entretenir sur les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et tenter de trouver des règles communes de mise en oeuvre de l'Accord de Paris. L'objectif étant de contenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Mais les négociations s'annoncent difficiles, tant les divisions opposent les parties. Les blocages proviennent surtout des questions de financement, notamment celui du soutien financier aux pays les plus pauvres pour une transition verte. Qui paie quoi et pour quel engagement?
La différenciation entre les obligations des pays développés et ceux des pays en développement reste également un sujet très sensible.
Les discussions porteront également sur la transparence, la comptabilité, le respect, le recours aux mécanismes du marché et l'évaluation périodique des progrès collectifs, selon la feuille de route de l'Accord de Paris.
Texte allégé
La semaine passée, les négociations se sont penchées sur des aspects plus techniques. Comme le texte de travail, composé de quelque 300 pages de règles, qui a été simplifié à une centaine de pages.
Désormais, les attentes sont grandes devant l'arrivée des ministres, qui vont pouvoir prendre des décisions et se charger de la partie finale, diplomatique.
La conférence devrait se terminer vendredi, mais de plus en plus d'observateurs pensent qu'elle finira plutôt samedi, dans un contexte où les mauvaises nouvelles s'accumulent pour le climat. Mercredi, en marge de la COP24, le Global Carbon Project publiait son bilan annuel, dans lequel il annonçait une hausse des émissions de CO2 en 2018 inédite depuis sept ans.
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Natalie Bougeard et Feriel Mestiri
Blocage autour du rapport du GIEC
Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en octobre, était au centre des discussions à Katowice, vendredi. Un texte voté en plénum sur des questions de surveillance satellite des émissions mentionnait que le rapport était "welcome", soit "bienvenu".
Quatre pays, la Russie, l'Arabie saoudite, les Etats-Unis et le Qatar, ont alors voté contre ce texte, en raison du mot "welcome". Eux se seraient plutôt contentés de "prendre note" des conclusions du rapport, qui révélait l'action mondiale sans précédent requise pour mettre fin au réchauffement de la planète.
Leurs contestations ont déclenché une impasse diplomatique qui a duré jusque tard dans la nuit de samedi. En l'absence de consensus, le texte a finalement dû être supprimé. Une bataille qui illustre de manière inquiétante le combat diplomatique qui attend les ministres durant cette deuxième semaine de discussions.