Pour la première fois en Suisse, une voiture électrique s'est hissée en tête des véhicules immatriculés le mois dernier: la Tesla modèle 3 a été vendue à plus de 1000 exemplaires en mars, selon les chiffres d'Auto Suisse publiés la semaine dernière.
En 2030, ce sont au minimum plus de 38 millions de véhicules 100% électriques qui rouleront dans le monde selon une estimation de l’Agence internationale de l’énergie. Ce sont autant de batteries qui, un jour, rendront l'âme. Or, leur recyclage pose des défis considérables.
"Le premier défi, de loin, est de pouvoir extraire les différents métaux qui composent ces batteries" explique David Czupryna, spécialiste de l’investissement durable chez Candriam, jeudi dans La Matinale. "Chaque constructeur a sa propre technologie pour assembler les batteries, avec potentiellement des processus de démantèlement différents."
La difficulté d'extraire les métaux
Le deuxième défi sera d'extraire ces métaux avec le moins d'énergie possible, "parce que, s'il faut beaucoup d'électricité parce qu'il faut chauffer ces batteries pour en extraire les métaux, l'impact environnemental et de recyclage devient nettement moins intéressant."
Aujourd'hui, il n'y a donc pas de standardisation dans la production des batteries qui faciliterait leur recyclage. Et la récupération des métaux comme le lithium est un processus complexe qui n'est pas forcément intéressant sur le plan économique.
Capacités industrielles à mettre en place
"Nous aurons des millions de batteries de voitures électriques à recycler chaque année, cela veut dire des dizaines de millions de tonnes de métaux à extraire", poursuit David Czupryna. "Mais il faudra des capacités industrielles qui soient aussi à la mesure de ce défi."
Or aujourd'hui, de telles capacités n'existent pas en Europe. Il va donc falloir développer une nouvelle industrie du recyclage.
Cléa Favre/oang