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Les bébés d'une colonie de manchots meurent en masse depuis trois ans

La population de manchots empereurs est en déclin. [Keystone - Benoît Gineste]
Les bébés manchots d'une colonie peinent à survivre en Antarctique / Le Journal horaire / 36 sec. / le 25 avril 2019
Depuis trois ans, presque tous les poussins nés dans l'une des plus importantes colonies de manchots empereurs meurent. En cause, la fonte de leur habitat naturel. Une faille reproductive "sans précédent" selon les scientifiques.

Des images satellites analysées par le centre de recherche britannique de l'Antarctique (BAS) ont montré qu'en 2016, la glace sur laquelle les couples de manchots élèvent leurs petits avait cédé, causant la mort de presque tous les poussins, selon une étude publiée jeudi.

Le phénomène s'est répété en 2017 et en 2018. "Ces images ont clairement montré une faillite catastrophique dans la reproduction sur ce site ces trois dernières années", a expliqué Peter Fretwell, auteur de l'étude du BAS.

Changement climatique ?

La colonie de Halley, dans la mer de Weddell en Antarctique, était jusqu'à récemment la deuxième plus importante colonie de manchots empereurs au monde, avec entre 14'000 et 25'000 couples qui s'y reproduisent chaque année, sur une banquise qui fut stable jusqu'en 2016.

Si cette faille reproductive est liée à une modification de l'habitat naturel des oiseaux, il n'est pas possible de dire sans le moindre doute que la fonte des glaces de la baie d'Halley est corrélée au changement climatique, nuance l'expert du BAS Phil Trathan.

Migrer pour survivre

L'équipe de chercheurs a par ailleurs noté une claire augmentation de la taille d'une colonie voisine, celle de Dawson Lambton, ce qui suggère que beaucoup des oiseaux de Halley ont migré vers un lieu plus sûr.

Espèce endémique de l'Antarctique, l'empereur est le plus gros des manchots, mais semble particulièrement vulnérable au changement climatique. Ses populations pourraient décliner jusqu'à 70% d'ici la fin du siècle.

ats/ani

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