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Les fast-foods de France sommés de s'équiper pour trier leurs déchets

En France, quinze chaînes de fast food ne respectent pas leurs obligations en matière de tri des déchets. [AFP - Nicolas Guyonnet / Hans Lucas]
Le gouvernement français somme les chaînes de fast-food d’agir en matière de tri des déchets / La Matinale 5h - 6h30 / 1 min. / le 1 juillet 2019
En France, quinze chaînes de fast-food devront équiper une grande partie de leurs restaurants pour le tri des déchets d'ici fin 2019. Il s'agit d'une première étape d'un plan de 3 ans visant la mise en conformité avec leurs obligations.

Depuis 2016, la loi est claire: les établissements de restauration rapide sont tenus d'effectuer un tri des cinq flux (papier, carton, verre, plastique et métaux) ainsi qu'un tri à la source des déchets alimentaires, en cuisine et en salle. Or, une enquête menée fin 2018 par le ministère de la Transition écologique a montré qu'aucun des 50 établissements inspectés ne recyclait ses déchets, sur un secteur qui génère quelque 183'000 tonnes d'emballage et 60'000 tonnes de déchets alimentaires par an.

Le ministère de Brune Poirson les a rappelés à l'ordre. McDonald's, KFC, Burger King, Starbucks, Domino's Pizza ou encore Subway ont signé en juin le "contrat d'engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets". Il demande aux enseignes (plus de 30'000 points de vente en France et quelque 6 milliards de repas servis chaque année) de rendre au moins 70% de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d'ici fin 2019, puis 90% au 31 décembre 2020 et 100% au 31 décembre 2021.

L'exemple du plastique compostable

En Suisse, aucun projet contraignant de cet ordre n'est prévu. McDonald's recycle par exemple seulement 28 % des déchets, bioalimentaires en cuisine, PET en salle. "Un des défis auxquels nous sommes confrontés est que du moment où le papier a été en contact avec un aliment, l'industrie du recyclage ne peut pas le reprendre", explique dans La Matinale de la RTS la porte-parole de la chaîne, Béatrice Montserrat. "Elle nous recommande donc fortement de l'éliminer autrement", c'est-à-dire en l'incinérant. 

Des solutions plus durables sont pourtant possibles. "Il existe des plastiques compostables, comme des sacs de caisse, des gobelets ou des films alimentaires en PLA, qui peuvent très bien être utilisées dans les compostières industrielles", suggère Vincent Rossi, expert en écobilan chez Quantis. Une piste qui pourrait aider le géant américain à atteindre un objectif ambitieux: recycler à l'échelle mondiale 100 % de ses déchets d'ici 2025.

Céline Fontannaz/afp/ani

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