Le premier capteur a été installé à Bâle par la doctoresse Ruth Leuschner, pionnière dans le domaine des allergies respiratoires. La Suisse a été du reste l'un des premiers pays au monde à s'être équipé d'un tel matériel.
Cinquante ans plus tard, le recul statistique permet de dresser un bilan de l'évolution des pollens et d'en établir les conséquences, notamment sur les allergies, pour la quarantaine d'espèces de plantes dont on mesure les pollens en Suisse.
Zones villas et bouleaux
On remarque d'abord que l'urbanisation a eu une influence. Ainsi, à partir des années 60, on s'est mis à construire beaucoup de zones villas dans lesquelles on a planté des bouleaux.
Or, avec le réchauffement climatique, on observe que ces arbres commencent à émettre du pollen en moyenne dix jours plus tôt qu'il y a un demi-siècle. Ils sont aussi devenus plus grands. Résultat: on a aujourd'hui de plus fortes concentrations de pollens de bouleau, sur une durée plus longue.
Toujours plus d'allergies aux pollens
"On s'est rendus compte que les gens devenaient allergiques à de plus en plus de pollens différents", souligne Bernard Clot responsable du réseau de mesures des pollens chez Météosuisse, dans La Matinale. "Au début, dans les années 60, le rhume des foins était provoqué par les graminées. Dans les années 70, on a vu que le bouleau était aussi un allergène important. Et, petit à petit, le frêne, le noisetier, l'armoise sont venus s'ajouter. Et maintenant, il y a des gens qui sont allergiques à toute une palette de pollens."
Il semble aussi que l'effet de serre contribue au foisonnement des pollens. De plus, selon Bernard Clot, les arbres qui poussent dans la pollution émettent des pollens plus agressifs - de quoi aggraver encore la condition des personnes allergiques, sachant qu'elles aussi toujours plus nombreuses.
Rinny Gremaud/oang