Des prélèvements menés en 2018 sur 14 sites répartis sur le Léman ont révélé un taux de 129 g/km2 de morceaux de plastique d'une taille allant de 1 mm à 20 cm. Ce niveau est équivalent à la pollution mondiale moyenne des océans qui est d'environ 160 gr/km2, précise l'étude d'Oceaneye parue dimanche dernier. Près de 14 millions de particules flotteraient ainsi dans le Léman.
Les scientifiques, qui ont traqué la pollution en surface avec un filet de type Manta, ont lancé une nouvelle campagne d'échantillonnage ces derniers jours pour confirmer les premiers résultats. Les recherches se poursuivront cet été.
Origine difficile à établir
Il est très compliqué de déterminer l'origine des déchets, même si on sait que les emballages alimentaires en constituent une bonne part, explique à la RTS Pascal Hagmann, directeur de l'association.
"A partir du moment où ils restent dans l'eau un certain temps, avec les UV, les effets du vent et des vagues, les plastiques vont se fragmenter en particules de plus en plus petites", détaille Gaël Potter.
"L'impact peut être le plus évident qu'on peut citer concerne la faune", explique le responsable scientifique pour Oceaneye. Ces déchets peuvent provoquer l'étouffement lors de l'ingestion ou bloquer la digestion des animaux.
Pas moins de 50 tonnes de plastiques finiraient dans le lac chaque année, selon une autre étude publiée en 2018 et commandée par l'Association pour la sauvegarde du Léman. Des déchets que l'on retrouve échoués sur des rivages avant de finir en matière décomposée.
>> Lire : Environ 50 tonnes de plastique rejetées chaque année dans le Léman
cab avec Claude-Olivier Volluz
Des origines diverses
Interrogé mercredi dans le 19h30, le chimiste environnemental de l'EPFL, Florian Breider, indique que "les plastiques que l’on trouve dans le Léman proviennent des stations d’épuration, des rivières qui sont contaminées par des microplastiques ou également des plastiques qui vont être transférés par le vent lors d’évènements orageux ou par la pluie".
Il ajoute par ailleurs que beaucoup de fibres textiles synthétiques, probablement issues des machines à laver, finissent dans les eaux usées. "On retrouve aussi de nombreux résidus de cordage, de filets, et pas mal de films plastiques qui sont vraiment un problème pour la faune et l’environnement", explique Florian Breider.