"Les produits à usage unique, quels qu'ils soient, renforcent la culture du jetable, à laquelle nous devons les immenses montagnes de déchets qui polluent l'environnement", écrit Greenpeace dans son rapport intitulé "Throwing Away the Future", publié mardi. Chaque minute, l'équivalent d'un chargement de camion rempli de plastique se déverse dans les océans, créant ensuite des microplastiques.
Les emballages en carton ou en papier proposés par l'industrie ne font que "remplacer un gaspillage par un autre", poursuit l'ONG, ce qui conduit à l'exploitation et à la dégradation des arbres, une logique qui participe au changement climatique. Parmi d'autres exemples, "les pailles en papier annoncées en 2018 par McDonald's sont trop épaisses pour être recyclées."
Quant aux bioplastiques, "ils ne se décomposent pas du tout ou beaucoup trop lentement" dans des conditions naturelles.
Le recyclage, trop énergivore
Greenpeace accuse plus généralement des grands groupes commerciaux de continuer à ignorer la voie durable. "Il n'y aura pas de véritable changement tant qu'ils n'auront pas mis un terme à la croissance de la quantité de plastique utilisée", explique dans le rapport Graham Forbes, chef de projet mondial pour la section étasunienne.
Le texte pointe également l'inefficacité du recyclage. "Plus de 90% du plastique produit globalement n'a jamais été recyclé". Outre un taux de collecte extrêmement bas, le système dit de recyclage chimique ne fait que décomposer en composant de base les déchets plastiques, "en utilisant beaucoup d'énergie et de produits chimiques".
L'ONG appelle à l'instauration d'un modèle durable. "Ce dont le monde a besoin, ce sont des objectifs concrets de réduction de la consommation de plastiques et des investissements substantiels dans un système réutilisable."
ats/ani