L'équipe d'Anita Narwani, à l'Institut des sciences et technologies de l'eau (Eawag), a mené une série d'expériences dans des étangs-tests remplis avec de l'eau du Greifensee (ZH).
Certains contenaient des moules zébrées, une espèce invasive, d'autres la plante aquatique myriophylle en épis, également envahissante, d'autres les deux, d'autres rien de tout cela.
Les chercheurs ont ensuite versé dans l'eau toutes les deux semaines des quantités toujours plus grandes de phosphore et de nitrate, collectant des données pendant trois mois, a indiqué l'Eawag dans un communiqué.
Résultats: il y a eu moins de prolifération d'algues dans les étangs avec seulement la moule ou seulement la plante aquatique que dans ceux qui ne contenaient ni l'une ni l'autre. En revanche, dans les étangs où les deux étaient présentes, les algues ont proliféré nettement plus fort et le phénomène a duré plus longtemps.
La stabilité des écosystèmes aquatiques est fragile
De surcroît, des algues bleues ont pris le dessus. Or celles-ci produisent des toxines mortelles pour nombre d'organismes aquatiques. Cela peut conduire à des zones mortes suite à la consommation de la totalité de l'oxygène dissous dans l'eau.
"Les moules et les plantes aquatiques nettoient certes l'eau, mais elles réduisent surtout la proportion d'algues vertes", explique Anita Narwani, citée dans le communiqué. Les algues bleues sont plus résistantes et peuvent se multiplier lorsque les algues vertes diminuent.
Cette étude montre que la stabilité des écosystèmes aquatiques dépend d'interactions complexes entre espèces, ajoute la chercheuse. Elle souligne aussi à quel point l'arrivée d'espèces envahissantes peut les perturber. Ces travaux sont publiés dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.
ats/sjaq