Une collection rare de 40'000 abeilles au Musée d’histoire naturelle de Neuchâtel
Une collection rare d'abeilles sauvages... Plus de 30'000 spécimens ont déjà été légués au musée par le Centre suisse de Cartographie de la Faune (CSCF), soutenu par la Confédération.
Ces spécimens ont été récoltés dans tout le pays par le Centre suisse de Cartographie de la Faune dans le cadre d’un projet de liste rouge, soutenu par la Confédération.
Jessica Litmann, conservatrice des invertébrés au Musée d'Histoire naturelle de Neuchâtel, montre un des spécimen: "C'est une abeille qu'on connaît tous, mais on pense souvent que c'est une guêpe: c'est une abeille charpentière, genre xylocopa, elle est magnifique, noire, avec des ailes toutes violettes".
D'ici la fin de l’année, 10'000 abeilles de plus s'ajouteront à la collection, pour en faire l'une des plus importantes de Suisse.
Ces hyménoptères ont été récoltés dans le cadre d'un projet du CSCF: depuis quatre ans, une vingtaine de biologistes observent et récoltent des abeilles sauvages dans toute la Suisse.
Un tiers des espèces sauvages menacé d'extinction
Sur les 600 espèces d'abeilles sauvages recensées en Suisse, un tiers serait menacé d'extinction selon les premiers résultats.
Mais l'étude a aussi permis des rencontres inattendues, comme la redécouverte du bourdon distingué, le Bombus distinguendus: "L'année passée, on a retrouvé un bourdon de plus de deux centimètres de taille qu'on pensait éteint d’Europe centrale depuis 1950", explique Christophe Praz du CSCF.
"On l'a retrouvé dans le Jura vaudois – ça nous a fait très très plaisir! – et ça montre qu'on peut encore avoir de bonnes surprises et qu'on pourra faire quelque chose pour essayer de sauver cette espèce", conclut l'enthomologiste.
Une collection pour le siècle à venir
Au musée, les spécimens sont triés et conservés dans des cadres, épinglés, pour le siècle à venir.
Une collection rare dont il faut prendre soin: "Les spécimens sont fragiles, si on ne manipule pas méticuleusement les abeilles, on risque de casser les antennes, les ailes ou les pattes", souligne Jessica Litmann. On veut éviter cela: c'est un travail qui prend du temps".
La collection sera stockée dans les réserves destinées aux scientifiques. Mais le musée souhaite aussi la faire découvrir au public: une exposition devrait donc être mise sur pied ces prochaines années.
Reportage TV: Elodie Botteron
Adaptation web: Stéphanie Jaquet